Archéologie (Archéologue) – Fiche métier

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Archéologie (Archéologue)

Archéologie (Archéologue)

Théâtre romain, Alexandrie, Égypte.

Théâtre romain, Alexandrie, Égypte.

L’archéologie est une discipline scientifique dont l’objectif est d’étudier et de reconstituer l’histoire de l’humanité depuis la Préhistoire jusqu’à l’époque contemporaine à travers l’ensemble des vestiges matériels ayant subsisté et qu’il est parfois nécessaire de mettre au jour (objets, outils, ossements, poteries, armes, pièces de monnaie, bijoux, vêtements, empreintes, traces, peintures, bâtiments, infrastructures, etc.).

L’archéologue acquiert donc l’essentiel de sa documentation à travers des travaux de terrain (prospections, sondages, fouilles) par opposition à l’historien, dont les principales sources sont des textes. Les documents écrits sont toutefois souvent utilisés avec profit en archéologie lorsqu’ils sont disponibles et conservés.

Le mot « archéologie » vient du grec ancien ἀρχαιολογία[1] et est formé à partir des racines ἀρχαίος = ancien et λόγος = mot/parole/discours.

Si l’archéologie est par essence une science humaine, elle fait appel à une panoplie de méthodes héritées des sciences naturelles notamment dans le domaine des datations (14C, dendrochronologie, thermoluminescence, etc.).

 

 

Origines et définition

Vue en coupe d'un tholos de Mycènes, le « trésor d’Atrée »

Vue en coupe d’un tholos de Mycènes, le « trésor d’Atrée »

Dans l’« Ancien Monde », l’archéologie a eu tendance à se concentrer sur l’étude des restes physiques, les méthodes employées pour les mettre au jour et les fondements théoriques et philosophiques sous-tendant ces objectifs.

La discipline prend sa source dans le monde des Antiquaires et dans l’étude du latin et du grec ancien, qui l’inscrivent naturellement dans le champ d’étude de l’histoire.

Aux États-Unis et dans un nombre croissant d’autres régions du monde, l’archéologie est généralement dévolue à l’étude des sociétés humaines et est considérée comme l’une des quatre branches de l’anthropologie. Les autres branches de l’anthropologie complètent les résultats de l’archéologie d’une façon holistique. Ces branches sont :

  • l’ethnologie, qui étudie les dimensions comportementales, symboliques, et matérielles de la culture ;
  • la linguistique, qui étudie le langage, y compris les origines de la langue et des groupes de langue ;
  • l’anthropologie physique, qui inclut l’étude de l’évolution et des caractéristiques physiques et génétiques de l’espèce humaine.

D’autres disciplines complètent également l’archéologie, comme la paléontologie, la paléozoologie, la paléo-ethnobotanique, la paléobotanique, la géographie, la géologie, l’histoire de l’art et la philologie.

L’archéologie a été décrite comme un art qui s’assure le concours des sciences pour éclairer les sciences humaines. L’archéologue américain Walter Taylor a affirmé que « l’archéologie n’est ni l’histoire ni l’anthropologie. Comme discipline autonome, elle consiste en une méthode et un ensemble de techniques spécialisées destinées à rassembler, ou à « produire » de l’information culturelle » [2].

L’archéologie cherche à comprendre la culture humaine à travers ses vestiges matériels quelle que soit la période concernée. En Angleterre, les archéologues ont ainsi mis au jour les emplacements oubliés depuis longtemps des villages médiévaux abandonnés après les crises du XIVe siècle ainsi que ceux des jardins du XVIIe siècle évincés par un changement de mode. Au cœur de New York, des archéologues ont exhumé les restes d’un cimetière renfermant les dépouilles de 400 africains et datant des XVIIe et XVIIIe siècle.

L’archéologie traditionnelle est considérée comme l’étude des cultures préhistoriques, cultures qui existaient avant l’apparition de l’écriture. L’archéologie historique est l’étude des cultures qui ont développé des formes d’écriture.

Quand l’étude concerne des cultures relativement récentes, observées et étudiées par des chercheurs occidentaux, l’archéologie est alors intimement liée à l’ethnographie. C’est le cas dans une grande partie de l’Amérique du Nord, de l’Océanie, de la Sibérie et de toutes les régions où l’archéologie se confond avec l’étude de traditions vivantes des cultures en questions. L’homme de Kennewick fournit ainsi l’exemple d’un sujet d’étude archéologique en interaction avec la culture moderne et des préoccupations actuelles. Lors de l’étude de groupes qui maîtrisaient l’écriture ou qui avaient des voisins qui la maîtrisaient, histoire et archéologie se complètent pour permettre une compréhension plus large du contexte culturel global, et l’étude du mur d’Hadrien nous en fournit un exemple.

 

Importance et validité d’application

Stonehenge, Royaume-Uni

Stonehenge, Royaume-Uni

L’archéologie représente souvent le seul moyen de connaître le mode de vie et les comportements des groupes du passés. Des milliers de cultures et de sociétés, des millions de personnes se sont succédé au cours des millénaires, pour lesquels il n’existe aucun témoignage écrit — aucune histoire — ou presque. Dans certains cas, les textes peuvent être incomplets ou peuvent déformer la réalité.

L’écriture telle qu’on la connaît aujourd’hui est apparue il y a seulement 5 000 ans environ et elle n’était utilisée que par quelques civilisations technologiquement avancées [3]. Ce n’est bien sûr pas par hasard que ces civilisations sont relativement bien connues : elles ont fait l’objet de recherches de la part des historiens depuis des siècles, tandis que les cultures préhistoriques ne sont étudiées que depuis le XIXe siècle. Mais même dans le cas d’une civilisation utilisant l’écriture, de nombreuses pratiques humaines importantes ne sont pas enregistrées. Tout ce qui concerne les éléments fondateurs de la civilisation – le développement de l’agriculture, des pratiques culturelles, des premières cités – ne pourra être connu que par l’archéologie.

Inscription sumérienne, XXVIe siècle av. J.-C. environ.Présents du Grand et Puissant de Adab à la Grande Prêtresse, à l'occasion de son élection au temple.

Inscription sumérienne, XXVIe siècle av. J.-C. environ.
Présents du Grand et Puissant de Adab à la Grande Prêtresse, à l’occasion de son élection au temple.

Même quand des témoignages écrits existent, ils sont systématiquement incomplets ou plus ou moins biaisés. Dans de nombreuses sociétés, n’étaient alphabétisés que les membres d’une élite sociale, comme le clergé. Les documents écrits de l’aristocratie se limitent souvent à des textes bureaucratiques concernant la cour ou les temples, voire à des actes notariés ou des contrats. Les intérêts et la vision du monde de l’élite sont souvent relativement éloignés de la vie et des préoccupations du reste de la population. Les écrits produits par des personnes plus représentatives de l’ensemble de la population avaient peu de chance d’aboutir dans les bibliothèques et d’y être préservés pour la postérité. Les témoignages écrits ont donc tendance à refléter les parti pris, les idées, les valeurs et éventuellement les tromperies d’un petit nombre d’individus, correspondant généralement à une fraction infime de la population. Il est impossible de se fier aux écrits comme seule source d’information. Les vestiges matériels sont plus proches d’une représentation fiable de la société, même s’ils posent d’autres problèmes de représentativité tels que les biais d’échantillonage ou la conservation différentielle.

Au-delà de leur importance scientifique, les vestiges archéologiques peuvent avoir une signification politique pour les descendants des groupes qui les ont produits, une valeur matérielle pour les collectionneurs ou simplement une forte charge esthétique. Aux yeux du grand public, qui bien souvent méconnait le cadre juridique de la matière (droit de l’archéologie, code du patrimoine), l’archéologie est souvent associée à une recherche de tels trésors esthétiques, religieux, politiques ou économiques plutôt qu’à une reconstitution des modes de vie des sociétés passées. Ce point de vue est fréquemment conforté dans les œuvres de fiction telles que Indiana Jones et les Aventuriers de l’arche perdue, La Momie ou Les Mines du roi Salomon, fort heureusement très éloignées des préoccupations effectives de l’archéologie moderne.

 

Méthodes d’études

  • Études de terrain
    • Prospection
      • Prospection au sol
      • Prospection aérienne
    • Fouille
      • Fouille préventive ou de sauvetage
      • Fouille programmée
  • Approches spécifiques
    • Archéologie préhistorique, parfois appelée « paléologie »
    • Archéologie biblique
    • Égyptologie
    • Castellologie
    • Archéologie des jardins
    • Archéologie aérienne
    • Archéologie sous-marine
    • Archéologie subaquatique
    • Archéologie du bâti
    • Archéologie expérimentale
    • Reconstitution historique
  • Études de matériel
    • Industrie lithique
      • Typologie lithique
      • Technologie lithique
      • Tracéologie
    • Céramique (Céramologie)
    • Amphores (Amphorologie)
    • Monnaies (Numismatique)
    • Mosaïques
    • Sculptures
      • Ronde-bosse
      • Haut-relief
      • Bas-relief
    • Vaisselle
  • Méthodes de datation
    • Méthodes de datation relative
      • Stratigraphie
    • Méthodes de datation absolue
      • Dendrochronologie
      • Datation au carbone 14
      • Thermoluminescence
  • Méthodes liées à l’archéologie
    • Archéozoologie
    • Archéométrie
    • Géoarchéologie
    • Malacologie
    • Archéobotanique
      • Anthracologie
      • Carpologie
      • Palynologie
      • Étude des phytolithes
      • Xylologie

 

Historique

Pot en jade et en métal datant du XVIIIe siècle (règne Qianlong de la Dynastie Qing en Chine).

Pot en jade et en métal datant du XVIIIe siècle (règne Qianlong de la Dynastie Qing en Chine).

L’histoire de l’archéologie est marquée par une professionnalisation croissante ainsi que par l’utilisation d’une gamme de techniques de plus en plus large afin d’obtenir le plus de données possibles des sites étudiés.

Les fouilles de monuments anciens et la collecte d’antiquités existe depuis des millénaires mais elles avaient essentiellement pour objectif la mise au jour de vestiges présentant une valeur marchande ou esthétique.

Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle qu’a débuté l’étude systématique du passé à travers les vestiges matériels. La fondation de l’Institut de correspondance archéologique (Istituto di corrispondenza archeologica) à Rome en 1829, par Eduard Gerhard et d’autres, est une étape importante. Les méthodes de l’archéologie furent développées à la fois par des amateurs intéressés et par des professionnels, dont Augustus Pitt Rivers et William Flinders Petrie.

Ce processus s’est poursuivi au XXe siècle par des personnes telles que Mortimer Wheeler, dont l’approche fortement disciplinée de la fouille contribua à améliorer considérablement la qualité de la documentation archéologique.

En archéologie préhistorique, des méthodes spécifiques d’enregistrement ou de fouille ont été développées notamment par Georges Laplace [4], [5] ou André Leroi-Gourhan [6].

Le développement de l’archéologie urbaine puis de l’archéologie préventive a joué un rôle important, tout comme celui de l’archéométrie, qui a fortement augmenté la quantité de données qu’il est possible d’obtenir.

 

Théories archéologiques

 

L’archéologie et son écho dans le public

 

Diversité des découvertes archéologiques

 

Rappels terminologiques

Ces termes importants se rapportant à l’archéologie sont souvent mal utilisés.

  • Mise au jour : en effet en archéologie on parle de mettre au jour des sites, du matériel… Et non pas de mettre à jour, souvent employé par erreur ou méconnaissance. Mise à jour s’emploie dans des contextes de réactualisation de quelque chose.
  • Carroyage : découpage d’un site en zones carrées, et identification unique de chacun de ces carrés. Le carroyage permet tout d’abord de bien se situer sur le site, et de pouvoir replacer sur des plans, par exemple, du matériel archéologique. Le carroyage est mis en place à l’aide d’un théodolite.
  • Inventeur : en effet, en archéologie, quelqu’un qui découvre un site ou un objet important n’est pas nommé découvreur – souvent utilisé faussement à la place – mais inventeur. Ce terme est aussi employé pour les chasseurs de trésor lorsqu’ils en découvrent un.
  • L’anastylose
  • Un hypogée
  • L’onomastique
  • Un ostracon

 

Les études d’archéologie

L’archéologie, discipline au carrefour des sciences, mérite une formation complète et rigoureuse pour former des chercheurs compétents et passionnés, car les emplois sont très rares. Faire une carrière d’archéologue n’est pas chose facile et il ne faut pas perdre de vue qu’il y aura peu d’élus pour beaucoup de postulants, car les postes dans les différents domaines de l’archéologie se font de plus en plus rares en France. Le reste de l’Europe n’est pas mieux loti dans ce domaine. Cependant, il est possible de multiplier ses chances de trouver un poste en orientant ses études vers des domaines plus spécifiques, plus techniques, dont l’archéologie a besoin. Ainsi, les spécialistes des datations sont assez demandés dans les laboratoires spécialisés.

Les nombreuses ères chronoculturelles étudiées en archéologie permettent de choisir une orientation précise pratiquement dès les premières années d’université ; les choix sont multiples, même si certains amphithéâtres sont bondés, comme par exemple ceux des cours d’égyptologie.

Pour se lancer dans cette carrière scientifique en France, il faut préparer un baccalauréat scientifique ou littéraire selon l’orientation que l’on voudra donner à son futur cursus universitaire. En effet, il sera judicieux de préparer un bac littéraire avec des options en langues anciennes si l’on désire travailler plus tard en archéologie dite classique (archéologie romaine, grecque, gallo-romaine…) ; au contraire il sera préférable de préparer un bac scientifique si l’on est certain de vouloir poursuivre ses études dans un domaine plus axé sur les sciences pures et par exemple travailler en préhistoire, discipline proche des sciences de la terre et de la vie. C’est un choix qui doit être réfléchi, même si il est toujours possible en entrant à l’université de changer l’orientation de son cursus.

Il faut donc préparer au minimum un premier cycle universitaire pour espérer obtenir un poste assimilé au milieu de l’archéologie. Les étudiants en premier cycle (3 ans) pourront alors préparer un concours du patrimoine de catégorie B ou C, pour se présenter par la suite à un poste d’assistant de conservation du patrimoine par exemple ou d’attaché de bibliothèque. Pour ceux qui ont plus d’ambition, il faudra alors préparer un deuxième cycle universitaire (5 ans), voire un troisième cycle (7 à 9 ans) et se lancer dans une thèse de doctorat qui peut conduire au final à 7 ans d’études au minimum. Ils pourront alors prétendre à un poste d’enseignant-chercheur dans une université, mais les postes sont rares. Ils pourront également préparer un concours de conservateur du patrimoine (accessible avec un second cycle), mais encore une fois les statistiques font état chaque année d’environ 5 postes en archéologie pour environ 800 prétendants ! Il est également possible de postuler aux postes proposer tous les ans au CNRS ; le recrutement se fait sur dossier et la concurrence est rude.

Il existe plusieurs universités en France capables de préparer aux métiers de l’archéologie, dont les universités de Paris 1, de Paris 10 et de Paris 4 (un peu plus orientée sur l’histoire de l’art). L’université de Lyon 2 prépare aussi à l’archéologie et à l’archéométrie ; c’est également le cas de l’université de Lille 3, de Bordeaux 3, de Montpellier 3, de Toulouse 2 ou encore de François Rabelais à Tours.Il faut ensuite étudier l’orientation plus ou moins spécifique de chacune d’entre elles pour faire son choix et trouver ce qui correspondra le mieux à ses désirs.

Il est possible de faire de l’archéologie dans les grandes écoles, comme le Collège de France à Paris, l’École des hautes études en sciences sociales, le Muséum national d’histoire naturelle de Paris (pour les troisièmes cycles). Rémunération

Le salaire brut d’un archéologue débutant en CDD dépasse rarement 2 000 euros.