Assistant parlementaire – Fiche métier

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Assistant parlementaire

Assistant parlementaire

L’assistant parlementaire ou assistante parlementaire est une personne travaillant dans une institution parlementaire auprès d’un(e) élu(e) ou d’un groupe politique. Le terme de collaborateur ou collaboratrice parlementaire est aussi utilisé par exemple sur les fiches de paie ou sur les badges d’accès de l’Assemblée nationale et on rencontre parfois, de manière officieuse, le terme d’attaché(e) parlementaire.

 

Histoire

La fonction d’assistant-e parlementaire (ou collaborateur parlementaire) a été créé en France il y a plus de 30 ans par Edgar Faure à la suite d’un voyage au États-Unis et de la visite du Congrès américain ou le parlementaire bénéficie d’un « staff » et de moyens financiers et matériels considérables. Avant cette date le député français bénéficiait d’une enveloppe lui permettant de bénéficier d’un « secrétariat particulier » ou d’utiliser les services d’un « secrétariat collectif » organisé au sein des groupes politiques.

 

En France

Les parlementaires, députés à l’Assemblée nationale ou au Parlement européen et sénateur au Sénat, disposent actuellement d’une enveloppe mensuelle permettant la rémunération de salariés de droit privé en contrat à durée indéterminée ou à durée déterminée dans le cas d’un remplacement ou d’une mission ponctuelle.

L’assistant parlementaire est donc un salarié d’un parlementaire (577 à l’Assemblée, 331 au Sénat), d’un Groupe parlementaire (une centaine en tout à l’Assemblée), d’un président de commission (6 à l’Assemblée) ou du Cabinet du Président (13 personnes plus 17 de droit public) à l’Assemblée nationale au Sénat ou au Parlement européen.

A l’Assemblée nationale, c’est le service des Affaires financières qui gère cette enveloppe pour le compte de l’élu. Au Sénat, comme pour les groupes parlementaires, c’est une association de gestion qui assure l’établissement des fiches de paye et les différentes obligations liées au contrat de travail : l’AGAS (Association pour la Gestion des Assistants de Sénateurs).

Le travail du collaborateur parlementaire est extrêmement variable, notamment en fonction du parlementaire et des attentes de ce dernier.

Néanmoins, ce travail concerne souvent la gestion des contacts liés au mandat de l’élu avec les citoyens, les responsables associatifs et politiques, les responsables économiques et syndicaux, les élus locaux. Cela peut donc être un travail de secrétariat et d’assistanat : lire et rédiger les courriers, les mail et les télécopies. Répondre aux nombreuses sollicitations téléphoniques. C’est aussi gérer le planning et suivre le travail législatif, rédiger des notes de synthèse, parfois des Propositions de loi ou des amendements. Il peut être chargé de la relation avec les médias. Coordonner les deux aspects du travail du député, dans sa dimension locale et/ou nationale. Faciliter les déplacements quotidiens de l’élu en gérant les réservations et billets des différents moyens de transport : taxi, avion et train… et l’hôtellerie. S’occuper de l’accueil et de la visite individuelle ou de groupes à l’Assemblée ou au Sénat.

Notons que les plus confirmés ou ceux à qui les parlementaires accordent le plus de responsabilités professionnelles, ont un travail qui se concentre essentiellement sur la recherche, la réflexion et la rédaction de notes de travail législatif, de discours, d’interventions diverses, de communiqués de presse, de notes spécifiques à un domaine intéressant le parlementaire. Egalement, le collaborateur représente régulièrement ce dernier lors de manifestations avec d’autres élus ou institutionnels ou lors d’échanges avec des associations et syndicats professionnels.

De plus, les assistants des parlementaires également élus locaux ou cadres au sein de leur formation politique, exercent souvent des travaux supplémentaires pour répondre aux exigences de ces autres mandats.

Le collaborateur peut être basé à Paris (1/3 de l’effectif des collaborateurs), en circonscription (2/3 de l’effectif des collaborateurs) ou plus rarement effectuer des allers-retours. Les nouvelles technologies ont tendance à rendre les déplacements plus rares et certains assistants peuvent même travailler en partie par « télé-travail ». C’est un métier plutôt féminin (2/3 de femmes pour 1/3 d’hommes). Aussi, il peut être à temps partiel et travailler à la fois pour un député et un sénateur.

Compte tenu du degré de proximité avec l’élu et la nécessaire discrétion du collaborateur, il est le plus souvent recruté dans l’entourage direct de l’élu ou suite à une recommandation (relation militante ou familiale…). Ce qui n’empêche pas le recrutement non relationnel.

On distingue trois profils de collaborateurs parlementaires, « le technicien », issu de grandes écoles ou d’IUT. Il est diplômé (ou sur-diplômé) en droit ou en Sciences politiques. « Le militant », dispose d’une solide culture générale, connaît parfaitement les réseaux politiques, médiatiques… locaux ou nationaux. Le 3e est l' »hybride », mâtiné des deux autres profils. Il y a une véritable tendance à la professionnalisation avec plusieurs masters spécifiques à Paris-X Nanterre, à Paris 2, à la Sorbonne, à l’ISMaPP ou encore à l’IMPGT.

 

Quelques chiffres

A l’Assemblée nationale le député bénéficie de 8 949 € brut mensuel (au 1/11/2006) de « crédit collaborateur » pour rémunérer jusqu’à 5 collaborateurs. C’est l’Assemblée nationale qui paie les charges sociales patronales. Si c’est un membre de sa famille le salaire est limité à 50 % du montant total du crédit. Il peut aussi « céder » ce crédit collaborateur à son groupe parlementaire à hauteur de 50 % et se réserver 5 958 €/annuel qui seront « détournés » sur son IRFM — Indémnité représentative de frais de mandat… Sans encadrement minimum, tous les abus sont permis : salaires minimum égal au Smic, emploi familiaux sur-payés, salaires non versés, heures supplémentaires non rémunérées, licenciements abusifs… des collaborateurs vont devant les Prud’hommes et des députés sont régulièrement condamnés.

Au Sénat, le crédit collaborateur est de 6.984.42 euros brut mensuel, et il existe un encadrement plus fort : un salaire minimum de 1862,51 € brut mensuel de base par assistant à temps plein. Le salaire maximum versé à un collaborateur ne peut excéder les deux tiers de l’enveloppe. Un seul collaborateur ayant des liens de parenté avec le sénateur qui l’emploie est admis. Dans cette hypothèse, le salaire est encadré au tiers de la dotation.

Au Parlement européen, le budget Frais d’Assistance Parlementaire est de 15 222 Euros par mois (en 2007). 4 060 assistants sont enregistrés au Parlement européen, dont 1 416 accrédités à Bruxelles et Strasbourg. A noter que seuls trois collaborateurs par député peuvent être accrédités ; une partie des collaborateurs en circonscription ne le sont donc pas. Il n’existe ni grille des salaires, ni salaire minimum. Si les salaires sont assez disparates d’un député à l’autre, et d’une nationalité à l’autre, on relève tout de même des régularités. Guère inférieure à 1 500 euros, la rémunération mensuelle s’élève fréquemment à 2 000, 2 500 euros. Les salaires les plus élevés (supérieurs à 3 000 euros) sont ceux des assistants les plus expérimentés.

A l’Assemblée nationale des salaires disparates :

  • 21 % des assistants de députés touchent entre 460 et 1 380 euros net mensuel ;
  • 25 % d’entre eux entre 1 381 et 2 000 euros net mensuel ;
  • 43 % d’entre eux entre 2 001 et 2 900 euros net mensuel ;
  • 11 % gagnent plus de 2 900 euros net mensuel.

Quant aux quelques 1 500 assistants de parlementaires européens : Ils recevraient entre 1 300 et 3 800 euros, d’après un rapport de 2004 rédigé par Sébastien Michon (IEP et université Marc-Bloch de Strasbourg)

 

Collaborateurs parlementaires devenus…

 

Célèbres au plan national

Personnalités politiques (par ordre alphabétique) :

  • Clémentine Autain
  • Roselyne Bachelot-Narquin
  • Olivier Besancenot
  • Xavier Bertrand
  • François Fillon
  • Christine Lagarde
  • Marylise Lebranchu
  • Patrick Ollier
  • Françoise de Panafieu
  • Etienne Pinte, assistant parlementaire d’Alain Peyrefitte (octobre 1961)
  • Stéphane Pocrain
  • Jean-Luc Roméro
  • André Vallini
  • Manuel Valls
  • Yann Wehrling

 

Député(e) sous la XIIIe législature

par ordre alphabétique :

  • Benoist Apparu, maire
  • Delphine Batho
  • Véronique Besse
  • Gisèle Biémouret
  • Jean-Pierre Balligand, maire
  • Patrick Bloche, ancien assistant parlementaire de Ghislaine Toutain et de Jean-Marie Bockel
  • Éric Ciotti
  • Olivier Dussopt
  • Corinne Erhel
  • Christophe Guilloteau
  • Jean-Philippe Maurer
  • Françoise de Panafieu
  • Éric Raoult, maire
  • François de Rugy
  • Bruno Sandras, maire
  • Patrice Verchère

 

Elus locaux ou nationaux

  • Jean-Vincent Placé président du groupe des élus Verts à la Région Ile de France
  • Alex Türk sénateur

 

Personnalités des médias et autres professions

  • Arnauld Champremier-Trigano TOC
  • Arash Derambarsh directeur de collection aux éditions du Cherche-Midi
  • Basile de Koch frère de Karl Zéro
  • Tristan Mendès France blogueur

 

Député maire

  • Patrick Beaudouin
  • Jérôme Chartier
  • Philippe Briand

 

Autres élus et actualité

  • Anne-Marie Comparini

 

Le collaborateur parlementaire dans la culture

On pourra, entre autres, se référer aux œuvres suivantes pour se faire une idée de la place du collaborateur parlementaire dans la culture.

 

Littérature

Julien Sorel, secrétaire parlementaire dans « Le Rouge et le Noir »

 

Chanson

Miossec, album À prendre : L’assistant parlementaire

 

Cinéma

La Discrète, avec le personnage d’Antoine, assistant parlementaire au Sénat