Dictateur romain – Fiche métier

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Dictateur romain

Dictateur romain

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Monarchie romaine
753 – 509 av. J.-C.
République romaine
509 – 27 av. J.-C.
Empire romain
-27 – 476 ap. J.-C.

Principat
Empire d’Occident

Dominat
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Propréteur

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Dictateur
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Titres et Honneurs
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Princeps senatus
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Institutions et Lois

Sénat romain
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Droit romain
Lois romaines
Citoyenneté romaine
Imperium

Série Rome antique

Le dictateur romain est un magistrat extraordinaire dans la République romaine antique, institué en 501 av. J.-C.[1] Le titre original était magister populi (« maître du peuple »).

 

Désignation et rôle du dictateur

Le dictateur est généralement nommé en cas de forts troubles, par l’un des consuls en exercice, selon un rite précis : le Sénat romain approuve le principe de la dictature, et le consul le désigne pendant la nuit qui suit la décision du Sénat. Il est choisi parmi les anciens consuls, et pour une durée maximale de six mois.

Il reçoit les pleins pouvoirs (imperium), les autres magistrats sont alors suspendus, y compris les tribuns de la plèbe. Les 12 licteurs qui escortent chaque consul lui sont attribués, ce qui lui accorde 24 licteurs. Néanmoins, pour respecter le principe républicain de collégialité des magistratures, il doit obligatoirement désigner un maître de cavalerie (magister equitum) comme chef d’état-major.

En dehors des cas de conflit grave, Tite-Live cite des nominations de dictateur pour d’autres motifs : présence indispensable d’un magistrat détenteur de l’imperium pour la tenue des comices en l’absence des consuls pour cause de guerre, ou même nécessité rituelle, comme en 331 av. J.-C. :

« comme les antiques traditions des annales rapportaient qu’autrefois, lors des sécessions de la plèbe, le dictateur avait planté un clou, et que cette solennité expiatoire avait ramené à la raison les esprits des hommes aliénés par la discorde, on s’empressa de créer un dictateur pour planter le clou. On créa Cn. Quinctilius, qui nomma L. Valerius maître de la cavalerie. Le clou planté, ils abdiquèrent leurs fonctions »[2].

 

Evolution

En 356 av. J.-C., un plébéien est pour la première fois nommé dictateur, à l’indignation des patriciens, qui remirent en cause l’élection du consul plébéien prévue par les lois licinio-sextiennes[3].

Cette magistrature tombe en désuétude après le IIIe siècle av. J.-C., car Rome est désormais à l’abri de toute menace directe, et la présence permanente à Rome du préteur urbain permet qu’un magistrat doté de l’imperium assure la tenue des comices. Enfin, le rituel du clou tombe dans l’oubli.

En 81 av. J.-C., Sylla se fit nommer dictateur selon le rituel classique (il désigna un maître de cavalerie qui n’eut aucun pouvoir), mais pour un rôle tout à fait différent : entreprendre une réforme en profondeur des institutions romaines : il fut dictator legibus scribundis et rei publicae constituendae (dictateur chargé de rédiger les lois et d’organiser l’État). Sa dictature est donc très différente des précédentes, et se rapproche du pouvoir législatif des décemvirs des années 451/449 av. J.-C. De surcroit, le consulat ne fut pas suspendu durant cette dictature[4].

En 46 av. J.-C., Jules César se fit octroyer une dictature pour un an, puis pour dix ans, et enfin à vie. À sa mort, Marc Antoine promulgua la lex Antonia abrogeant la dictature et l’éliminant des magistratures romaines. Octave se garda de la rétablir : avec l’Empire, la dictature perd toute raison d’être, l’empereur accumulant l’imperium consulaire, la puissance tribunicienne, la charge de grand pontife et le titre de « prince du sénat ».