Gourou – Fiche métier

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Gourou

Gourou

Un gourou désigne communément en Occident un maître à penser, ou plus généralement une personne qui réunit des adeptes.

Ce terme est actuellement employé en France pour désigner le leader d’une secte. Mais, dans l’hindouisme ou le Bouddhisme, ce terme désigne un maître spirituel ou un précepteur religieux[1] (voir gurû).

Ce terme, utilisé dans la presse, peut recouvrir plusieurs cas :

  • Le guide d’un groupe spirituel.
  • Le manipulateur d’un groupe. C’est le sens lié couramment au terme gouroutisme, décrit ci-après.
  • Un expert dans un domaine particulier (notamment en informatique) dont les avis sont largement reconnus et respectés. Par exemple, John Carmack est considéré par certains comme un « gourou de la programmation informatique 3D ».

 

Notion positive

Le gourou (Sanskrit Guru: गुरू) dans sa définition de guide spirituel, dans l’hindouisme, le bouddhisme, chez les Sikhs ainsi que dans de nombreux groupes religieux plus récents, est une figure d’autorité respectable. Dans l’Inde contemporaine, le mot Guru est utilisé pour désigner le « professeur », celui qui enseigne et dont le crédit repose sur la tradition spirituelle à laquelle il appartient et dont il a suivi les enseignements et pratiques, ou sur son éveil spirituel.

On traduit parfois le mot Gurû (qui signifie littéralement « poids » en sanscrit[2]) par « une personne de poids » dans le sens figuré de l’expression, désignant une personnalité d’influence dans son domaine.

En Occident, dans son acception positive, il s’applique parfois à tout individu suivi par des élèves studieux, qu’il soit membre ou non d’une église ou d’une école. Le terme est parfois utilisé pour désigner quelqu’un qui possède un savoir ou une expertise particulière dans un domaine non religieux.

 

Néologismes

En France, on entend parfois les expressions péjoratives gouroutisme ou gourouisme (ce mot étant également un barbarisme) pour dénoncer la tendance dominatrice du gourou, au sens particulier de chef ou propagandiste, sur une organisation ou école de pensée, notamment une secte. Cette influence négative se ferait au moyen de techniques de persuasion et éventuellement de coercition s’appuyant sur les faiblesses humaines et les travers collectifs, tant cognitifs qu’émotionnels afin à la fois de recruter des adeptes et de s’assurer un pouvoir totalitaire sur eux.

 

La notion de gourou dans la lutte contre les sectes en France

En France, les associations antisectes définissent les gourous comme des personnes qui seraient seules détentrices d’une vérité absolue (par exemple grâce à une révélation) et leur permettraient d’exercer un pouvoir totalitaire sur les membres de leur secte[3].

Ce point de vue, largement diffusé au sein des administrations (police, justice, éducation, jeunesse, etc) dans un but préventif, parle de culte de la personnalité dévorant, sacralisé; le gourou est vu comme un usurpateur de traditions anciennes, édictant les règles, codifiant la violence, coupant sous le prétexte de relier, au discours radical, diabolisant l’extérieur, aux aspirations inavouables ou indicibles, traducteur de l’impensable, porteur du refoulé collectif, dont l’image historique se change subrepticement en une image totalitaire, acceptant et encourageant l’imposture par l’idolâtrie.[4]

Cette évaluation du phénomène est contesté par certaines associations de défense de la liberté de conscience, certains sociologues ainsi que certains représentants de l’Église, comme Mgr Jean Vernette qui fut pendant près de 30 ans le secrétaire national de l’épiscopat français pour l’étude des sectes et nouveaux mouvements religieux.

Il est globalement objecté que cette manière de considérer « en bloc » les gourous est calomnieuse et manifeste un caractère propagandiste, diabolisateur, partial et intolérant, en violation avec les articles 18 et 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et le principe de laïcité qui interdit à l’État toute ingérence dans les faits religieux.

Le gouvernement français a fait une mise au point lors d’une Conférence annuelle de l’OSCE sur les Droits de l’Homme : « La liste des mouvements sectaires comprise dans un rapport parlementaire français de 1995 […] est un document de travail parlementaire. En d’autres termes, elle n’a aucune valeur juridique […]. Certaines autorités locales ont pu toutefois faire référence à cette liste pour prendre des mesures administratives – toutes annulées par les tribunaux. Le gouvernement français s’emploie à sensibiliser les rouages de l’administration afin que la liste des mouvements sectaires soit reconnue pour ce qu’elle est : un document de travail parlementaire qui ne peut servir de fondement à une mesure[5]