Mafia (Mafioso) – Fiche métier

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Mafia (Mafioso)

Mafia (Mafioso)

Une mafia (orthographe vieillie : maffia) est une organisation criminelle dont les activités sont soumises à une direction collégiale occulte et qui repose sur une stratégie d’infiltration de la société civile et des institutions. On parle également de système mafieux. Les membres sont appelés « mafieux » (sans distinction de nombre), ou parfois « mafiosi », d’après le nom italien (au singulier : « mafioso »).

 

Étymologie

Le terme mafia a diverses étymologies possibles, plus ou moins vérifiables et réalistes. Ainsi, il serait une déformation :

  • de l’arabe Ma-Hias spacconeria, en référence à l' »arrogance » dont font preuve les membres de telles organisations,
  • de l’arabe mu’afak (« protection des pauvres ») ou maha (« grotte de pierre »),
  • lors des Vêpres siciliennes (1282) aurait été adopté le sigle M.A.F.I.A. pour « Morte Ai Francesi Italia Anela » (« L’Italie aspire à la mort des Français« ) en référence au soulèvement en cours contre le roi de Sicile Charles I, issu de la maison française d’Anjou et frère du roi de France Louis IX (imposé par le pape en 1265). Divers récits rapportent des versions différentes, comme celle d’une mère hurlant Ma-ffia, Ma-ffia! ou « mia figlia, mia figlia » après le viol de sa fille lors des mêmes Vêpres. On peut aisément affirmer qu’il s’agit là d’étymologies plus légendaires qu’historiques : le terme « fille » dans le dialecte sicilien (figghia) ne se rapproche pas suffisamment de la versions « -ffia » ; de même que les Vêpres, si elles étaient effectivement dirigées contre les Français (cf Saba Malaspina ou Giovanni Villani), restent malgré tout l’illustration d’un nationalisme sicilien et non pas italien. Le sigle ne semble avoir aucune pertinence historique.
  • notons enfin que le terme toscan maffia (« misère ») ne semble avoir aucun lien avec le vocable sicilien.

Le terme toscan entra dans la langue populaire en Sicile juste après l’Unification de l’Italie (Risorgimento) en 1862, où il subit le phénomène de l’affaiblissement phonétique, comme d’autres mots toscans entrés dans l’usage sicilien. Il servit alors à désigner d’une part l’organisation secrète des classes populaires, qui trouvaient dans la mafia la protection contre le pouvoir des classes dominantes, ainsi que le courage et l’ostentation des mafiosi de cette époque. Aujourd’hui encore, en Sicile, l’adjectif mafiusu est utilisé aussi pour désigner quelque chose de coûteux : un costume élégant ou une voiture prestigieuse sont un vestito mafiusu, una machina mafiusa, car à l’époque le peuple voyait dans les mafiosi leurs défenseurs, mais associait aussi l’idée de la justice sociale avec celle de l’avenance et de la prestance.

Selon l’historique des traditions populaires de Giuseppe Pitrè, le terme était utilisé comme synonyme de beauté et d’audace dans le parler d’un quartier populaire de Palerme.

L’expression mafia est devenue courante à partir de 1863, avec la pièce I mafiusi di la Vicaria de Giuseppe Rizzotto et Gaetano Mosca, qui eut un grand succès et fut traduit en Italien, Napolitain et Meneghino, diffusant le terme sur tout le territoire national.

Dans cette pièce, le mafioso est le camorrista, l' »homme d’honneur », c’est-à-dire l’individu qui adhère à une société qui s’oppose aux institutions et qui exhibe courage et supériorité. Un document confidentiel signé par le préfet de Palerme Filippo Gualtiero en avril 1865, mentionne la « Mafia, o associazione malandrinesca » (en français « la Mafia, ou association de malandrins »).

Dans les années 1860 commence la notoriété du terme, qui désigne par exemple dans les documents officiels, comme les communications des fonctionnaires, à la fois une association de malfaiteurs et un comportement courant dans la société sicilienne.

 

Origine

La mafia est originaire d’Italie du Sud (Mezzogiorno), où ce type d’organisation a été identifié et caractérisé en tant que tel en premier, dès le XIXe siècle (bien que des organisations du même type aient pu exister à d’autres endroits et en d’autres temps). Plusieurs organisations mafieuses sont recensées en Italie méridionale :

  • la Camorra (en Campanie : Naples),
  • la Cosa Nostra (en Sicile),
  • la ‘Ndrangheta (en Calabre),
  • la Sacra Corona Unita (dans les Pouilles),
  • la Stidda (en Sicile),
  • les Basilischi (en Basilicate),
  • la Anonima sequestra (en Sardaigne).
Les organisations criminelles considérées comme des mafias stricto sensu par les criminologues sont, outre les mafias italiennes, les Triades chinoises, les Boryokudan japonais (dont les membres sont appelés « Yakuza »), la mafia italo-américaine, la « Mafiya » russe, la « Maffya » turque et la mafia albano-kosovare. D’autres groupes criminels tels que les cartels colombiens, les clans nigérians, les posses jamaïcains, la pègre du sud de la France, etc… ne peuvent pas être qualifiés de « mafias » au sens strict, dans la mesure où leurs caractéristiques ne correspondent pas aux critères de définition d’une mafia (stade symbiotique d’intégration dans la société, espérance de vie des institutions supérieure à celle des individus en place).

 

Histoire de la Cosa Nostra sicilienne

 

Les débuts

Il a été longtemps débattu savoir si la mafia avait des origines médiévales. Le Pentito décédé Tommaso Buscetta a pensé que oui, alors que les lettrés modernes pensent maintenant autrement. Il est possible que la mafia « originale » ait été constituée comme une société secrète dont l’objectif avoué était de protéger la population sicilienne de la menace des maraudeurs espagnols au XVe siècle. Cependant, il y a très peu de preuves historiques qui abondent dans ce sens. Il est également concevable que le mythe de « Robin des Bois » ait été perpétué par les premiers mafiosi notoires dans le but de gagner la bienveillance et la confiance des Siciliens.

Après les révolutions de 1848 et 1860, la Sicile avait sombré dans l’anarchie la plus totale. Les premiers mafiosi, alors bandes de hors-la-loi, petites et éparses, contribuèrent par les armes à la confusion. Pour l’auteur John Dickie, leur objectif était de détruire les rapports de police et les preuves, ainsi que d’éliminer la police et les « pentiti » (repentis) en profitant du chaos ambiant. Cependant, une fois qu’un nouveau gouvernement fut établi à Rome et qu’il devint clair que la mafia ne serait plus à même de mener à bien ces actions, ils changèrent progressivement leurs méthodes et leurs techniques au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Protéger les grandes plantations de citronniers et les propriétés de la noblesse locale (parfois en son absence jusqu’à la remplacer) devinrent des affaires lucratives bien que dangereuses. Ces activités se déroulaient au début principalement à Palerme, mais la domination de la mafia sicilienne s’étendit bientôt dans tout l’ouest de la Sicile. Afin de renforcer les liens entre les bandes disparates et par là d’assurer de meilleurs profits et un environnement plus sûr, il est possible que la mafia telle que nous la connaissons ait été formée à ce moment, au milieu du XIXe siècle.

 

La mafia après l’Unification de l’Italie

A partir de 1860, date à laquelle le nouvel état italien unifié prit contrôle de la Sicile et des états papaux, les Papes furent hostiles à l’Etat. Dès 1870, le Pape déclara être assailli par l’Etat italien et les catholiques furent fortement encouragés à refuser de coopérer avec lui. En règle générale, en Italie, cela prit un caractère paisible. La Sicile était fortement catholique, mais plus dans un sens communautaire que dans un sens intellectuel ou théologique, et se méfiait traditionnellement des étrangers. La friction entre l’Église et l’Etat donna un grand avantage aux bandes criminelles violentes de Sicile qui pouvaient déclarer aux paysans et aux citadins que coopérer avec la police, qui représentait le nouvel Etat italien, était un acte anti-catholique. C’est pendant les deux décennies suivant l’unification de 1860 que le terme mafia est venu à l’attention du grand public, bien qu’il désignât alors davantage un système d’attitudes et de valeurs qu’une organisation. Elle était encore à l’image des contremaîtres qui dirigeaient les grandes propriétés agricoles en l’absence des propriétaires terriens (les nobles) qui résidaient le plus souvent à Palerme, Naples ou, après l’Unification, Rome et qui acquérirent de fait un pouvoir local, notamment en termes d’impôts.

La première mention dans les annales judiciaires officielles du terme « mafia » apparaît à la fin du XIXe siècle, quand un certain Dr. Galati fut victime de menaces violentes par un mafioso local qui tentait de le chasser de son exploitation de citronniers afin de s’y installer. Les rackets de « protection », le vol de bétail et la corruption de fonctionnaires de l’Etat étaient les sources de revenus et les protection principales des premières mafias. La Cosa Nostra a aussi fortement emprunté aux serments et rites maçonniques, comme la désormais célèbre cérémonie d’initiation.

 

L’ère fasciste

Pendant la période fasciste en Italie, Cesare Mori, le préfet (« de fer ») de Palerme, utilisa les pouvoirs spéciaux qui lui furent accordés pour poursuivre en justice la Mafia, forçant beaucoup de mafiosi à fuir à l’étranger pour échapper à l’emprisonnement. Beaucoup se réfugièrent aux États-Unis (souvent en passant par le port du Havre) et parmi eux Joseph Bonanno, surnommé Joe Bananas, qui en vint à dominer la branche américaine de la Mafia. Cependant, quand Mori commença à persécuter les mafiosi qui s’étaient réfugiés dans la hiérarchie fasciste, il fut destitué et les autorités fascistes proclamèrent que la Mafia avait été vaincue. Malgré ses attaques contre leurs confrères, Mussolini eut des partisans dans la mafia de New-York, notamment Vito Genovese, qui était toutefois de Naples et non de Sicile.

 

La renaissance d’après-guerre

Après le Fascisme de la Seconde Guerre Mondiale, la Mafia n’est redevenue puissante en Italie qu’avec la reddition du pays et l’occupation américaine. Les Etats-Unis ont utilisé les relations italiennes de mafiosi américains pendant l’invasion de la Sicile et de l’Italie en 1943. Lucky Luciano et d’autres mafiosi, qui avaient été emprisonnés pendant ce temps aux Etats-Unis, fournirent des informations au renseignement militaire américain et usèrent de l’influence de Luciano pour faciliter l’avancée des troupes. En outre le contrôle de Luciano sur les ports a empêché leur sabotage par les agents des forces de l’Axe.

Certains affirment que le bureau américain des services stratégiques (OSS), le précurseur de la CIA, a délibérément permis à la mafia de retrouver sa position sociale et économique en tant qu' »Etat dans l’Etat » en Sicile et que cela fut, avec l’alliance Etats-Unis-Mafia forgée en 1943, le tournant décisif dans l’histoire de la mafia et les bases nouvelles pour son activité pendant les soixante années suivantes. D’autres, tel que l’historien palermitain Francesco Renda, ont infirmé l’existence de toute alliance de ce type. La mafia aurait plutôt exploité le chaos de la Sicile post-fasciste pour reconquérir sa base sociale. L’OSS en effet, en 1944, dans son « Rapport sur les Problèmes de la mafia » par l’agent W.E. Scotten, a noté les signes de résurgence de la mafia et a averti des périls qu’elle représentait pour l’ordre social et les progrès économiques.

Un bénéfice supplémentaire (dans la perspective américaine) aurait été que beaucoup de mafiosi siciliens étaient des anti-communistes purs et durs. Ils ont donc été vus comme de précieux alliés par les Américains anti-communistes. Ceux-ci auraient utilisé leurs services aussi bien dans l’industrie navale américaine pour éradiquer les éléments socialistes et communistes, que dans les mouvements de résistance durant la guerre ou dans les gouvernements d’après-guerre, locaux et régionaux, là où la Mafia avait la main-mise.

Selon l’expert du trafic de drogue le Dr Alfred W.McCoy, Luciano a été autorisé à commander son réseau criminel de sa cellule de prison en échange de son assistance. Après la guerre, Luciano fut récompensé par une libération et une extradition vers l’Italie, où il put continuer sa carrière criminelle sans entrave. Il alla en Sicile en 1946 pour poursuivre ses activités et, selon le livre de McCoy « The Politics of Heroïn in South East Asia », Luciano forgea une alliance cruciale avec la mafia corse, menant au développement d’un vaste réseau international de trafic d’héroïne, initialement fourni par la Turquie et basé à Marseille – connue sous le nom de « French Connection ».

Plus tard, quand la Turquie a commencé à éliminer la production d’opium, il usa de ses relations avec les Corses pour ouvrir un dialogue avec les mafiosi corses expatriés au Sud-Vietnam. En collaboration avec les principaux patrons américains comme Santo Trafficante Jr, Luciano et ses successeurs profitèrent des conditions chaotiques en Asie du Sud-Est, résultant de la guerre du Vietnam, pour établir une base d’approvisionnement et de distribution hors d’atteinte dans le « Triangle d’or », laquelle redirigea bientôt des quantités énormes d’héroïne asiatique aux États-Unis, en Australie et dans les autres pays via l’armée américaine.

 

Les années 1990

L’Italie a réussi à donner quelques coups importants aux organisations mafieuses qui œuvraient sur son territoire et à partir de celui-ci. Les procès à grande échelle (l’Opération mains propres qui a concerné la mafia, mais pas seulement) dans les années 1990 ont permis l’arrestation de plusieurs figures emblématiques de la mafia locale, tout en mettant hors d’état de nuire de nombreux politiciens véreux (dont les fameux fermiers généraux qui collectaient les impôts, dont une partie leur revenait !).

L’assassinat particulièrement démonstratif du Général Carlo Alberto Dalla Chiesa, puis des juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino (au moyen d’une tonne de TNT dans chaque cas), même s’ils eurent l’effet d’un électrochoc avec les nouvelles lois anti-mafia votées qui reprenaient l’essentiel des théories de ce haut fonctionnaire de l’armée ou des deux magistrats, donna malheureusement un coup d’arrêt grave à cette action. C’est surtout les mentalités qui doivent évoluer : ne plus avoir peur de la mafia et ne plus la considérer comme une fatalité.

Le 30 novembre 2004, plusieurs milliers de manifestants se sont retrouvés dans les rues de Naples, pour protester contre la mafia locale Camorra. En 2004, les règlements de compte entre bandes mafieuses rivales ont fait 119 morts, surtout dans les quartiers défavorisés de Scampia et de Secondigliano de cette même ville. Cette guerre mafieuse n’a pas encore atteint **l’ampleur de celle qui avait fait 273 morts pour la seule année 1981. (Source : Le Monde, 1er décembre 2004).

Plusieurs sites Web anti-mafia ont été créés comme Libera et Addiopizzo.

En 1993, la commission italienne d’enquête sur les phénomènes mafieux révéla que le principe de fonctionnement de la mafia avait des points communs avec celui de la franc-maçonnerie, pyramidale.

 

 

Cosa Nostra

 

Rituels des Siciliens de la Cosa Nostra

Le rite d’orientation dans la plupart des familles arrive quand un homme devient un associé et, plus tard, un soldat. Comme le décrit Tommaso Buscetta au juge Giovanni Falcone, le néophyte est réuni avec au moins trois « hommes d’honneurs » de la famille et le plus vieux membre l’avertit que cette « Maison » est signifiée pour protéger le faible contre l’abus du pouvoir ; il pique alors le doigt de l’initié et renverse son sang sur une image sacrée, d’habitude un saint. L’image est placée dans la main de l’initié et liée par le feu. Le néophyte doit résister à la douleur du feu, passer l’image d’une main à l’autre, jusqu’à ce que l’image soit consumée, tout en jurant solennellement de garder la foi avec les principes de la « Cosa Nostra » en utilisant la formule « pour voir ma brûlure de chair comme ce saint si je ne garde pas mon serment. » Joseph Valachi fut la première personne à mentionner cela au tribunal.

Les Siciliens ont aussi une loi du silence appelé l’omertà : il défend à l’homme de la rue, la femme ou l’enfant de coopérer avec la police ou le gouvernement, sous peine de mort.

 

 

Mafieux siciliens éminents

  • Calogero Vizzini (1877-1954), patron de Villalba, il a été considéré comme un des patron de la Mafia les plus influents de Sicile de la fin de la Deuxième Guerre Mondiale à sa mort en 1954.
  • Stefano Magaddino (1891-1974), « le grandiose vieil homme de la Cosa Nostra ». Membre originale de la National Commission et a été très éminent dans les villes de Buffalo et de Détroit.
  • Giuseppe Genco Russo (1893-1976), le patron de Mussomeli, considéré comme l’héritier de Calogero Vizzini.
  • Michele Navarra (1905-1958), le patron de la famille à Corleone de 1930 à 1958.
  • Salvatore « Ciaschiteddu » Greco (1923-1978), le patron de la famille de CIaculli, il était le premier secrétaire de la premier Commission de la mafia sicilienne quand elle a été formée quelque part en 1958.
  • Gaetano Badalamenti (1923-2004), le patron de la Famille de Cisini.
  • Angelo LaBarbera (1924-1975), le patron de la famille de Parleme Centro.
  • Michele Greco (né en 1924), le patron de la Mafia à Croceverde.
  • Luciano Leggio (1925-1993), le patron de la famille à Corleone.
  • Tommaso Buscetta (1928-2000), le premier mafioso sicilien a devenir un pentito (informateur) en 1984. (un prédécesseur, Leonardo Vitale, qui s’est donné à la police en 1973, a été jugé comme souffrant de maladie mentale) La preuve de Buscetta a été utilisée ruant le Maxi Procès.
  • Salvatore Riina (né en 1930), aussi connu comme Toto Riina, il est un des plus fameux membre de la Mafia sicilienne. Il a été surnommé La Bête ou parfois The Short One et il a gouverné la Mafia avec une main de fer dans les années 1980 jusqu’à son arrestation en 1993.
  • Bernardo Provenzano (né en 1933), le successeur de Riina a la tête de Corleonesi et a été considéré comme un des plus puissants patrons de la Mafia sicilienne. Provenzano était fugitif des la justice depuis 1963. Il a été capturé le 11 avril 2006 en Sicile. Avant sa capture, les autorités avaient essayés de le capturer depuis 10 ans.
  • Stefano Bontade (1939-1981), le parton de la famille à Santa Maria di Gesu.
  • Leoluca Bagarella (né en 1941), le membre de la famille de Corleone arrêté en 1995.
  • Salvatore Lo Piccolo (né en 1942), considéré comme un des successeurs de Provenzano.
  • Salvatore Inzerillo (1944-1981), le patron de la Famille à Passo di Rigano.
  • Giovanni « lo scannacristiani »Brusca (né en 1957), qui a été impliqué dans le meurtre de Giovanni Falcone.
  • Matteo Messina Denaro (né en 1962), considéré comme un des successeurs de Provenzano.
  • Michele Cavataio est mort dans le coup de la Mafia en 1969.
  • Francesco di Boille (né en 1959) »Capo di Tutti Capi » de la famille « di Boille » de Bagheria.
  • Vincenzo di Boille (né en 1940) »Capo di Capi Re » de la précédente famille,et père de Francesco ci-dessus.

 

Structure de la Cosa Nostra Sicilienne

Connu comme la Société Honoraire parmi les mafiosi, la chaîne d’ordre est organisée en une pyramide similaire à une structure d’entreprise moderne.

 

Terminologie Traditionnelle

  1. Capo di Tutti i Capi (le « Patron de tous les patrons », à savoir Matteo Messina Denaro pour la Mafia Sicilienne et Renato Gagliana pour la Sacra Corona Unita),ainsi que Francesco di Boille envers la Cosa Nostra
  2. Capo di Capi Re (un titre de respect donné à un ainé ou un membre retraité, un équivalent devient un membre émérite, littéralement, « Le patron roi des patrons »)à savoir Vicenzo di Boille
  3. Capo Crimine («Patron du crime », connu comme Parrain – la tête d’une famille du crime)
  4. Capo Bastone (La tête de battement », connu comme le « Underboss » est deuxième à la tête du Capo Crimine)
  5. Consigliere (un conseiller)
  6. Caporegime (Chef de Régime », un capitaine qui ordonne une équipe d’une dizaine de Sgarriste ou Soldats.)
  7. Sgarrista ou Soldati (« Soldat », membres de la mafia qui sert principalement comme soldats.)
  8. Picciotto (« Petit homme », un niveau bas qui sert de gros bras)
  9. Parrain (un membre associé, d’habitude, il n’est pas Italien ou d’ancêtre sicilien.)

 

Structure de la Mafia Sicilienne

  1. Capofamiglia – (Don)
  2. Consigliere – (Conseille)
  3. Sotto Capo – (Sous-patron)
  4. Capodecina – (Chef de groupe/Capo)
  5. Uomini D’Onore – (« Homme d’honneur »)

 

Fonctionnement

La mafia fonctionne sur un modèle d’économie parallèle ou souterraine. Elle cherche à contrôler les marchés et les activités où l’argent est abondant, circule en numéraire (argent liquide) et est facile à dissimuler au fisc. La plupart des activités commerciales usuelles sont utilisées, que ce soit comme paravent à des activités illégales ou comme moyen de blanchiment de l’argent récolté. Ces activités recouvrent aujourd’hui les domaines les plus variés :

  • contrôle « douanier » des biens et des personnes en entrée et en sortie d’un quartier (pour certains lieux).
  • voto di scambio (vote d’échange) : achat de consensus électoral contre les « faveurs » accordées à une partie de l’électorat (ce fut longtemps le cas de la DC).
  • la vente d’armes.
  • la contrefaçon.
  • le trafic de drogue.
  • le trafic d’êtres humains.
  • le trafic d’organes.
  • le blanchiment d’argent.
  • les jeux d’argent (paris, casinos …).
  • le proxénétisme (bien que la prostitution soit dépénalisée, voire légale, dans certains pays).
  • le racket (extorsion ou « pizzo »).

En général, la mafia préfère recourir à l’intimidation, la corruption ou le chantage plutôt qu’à la force pour contraindre ceux qui lui résistent. De cette manière elle attire moins l’attention du grand public sur elle. Mais il arrive régulièrement que pour se débarrasser de concurrents, de témoins gênants ou de traîtres, les mafias usent de méthodes sanguinaires : guerres de gangs pour la prise de contrôle d’un territoire ou d’un marché, assassinat de témoins, de complices ou de juges avant un procès en sont quelques exemples.

 

L’infiltration mafieuse dans l’économie.

 

Fonctionnement de l’économie mafieuse.

La base de l’économie mafieuse se situe dans le système de collecte du « pizzo » : les mafieux imposent aux commerçants des revenus en échange d’une « protection » mais aussi sous peine de voir leurs vitrines brisés et leurs marchandises disparues ou brûlées. Bien qu’elle soit l’une des techniques les plus importantes en matière d’économie mafieuse, les revenus ont des centaines d’origines différentes. Il faut d’abord préciser que l’économie mafieuse se divise en 3 parties : l’économie illégale, légale et légale-mafieuse. Ces trois circuits sont intimement liés. Ainsi, par exemple, les revenus de l’économie illégale (« economia sommersa ») permettent de créer de nouvelles entreprises cette fois-ci totalement légales. De même la production peut être légale mais la vente illégale et inversement. Ce sont ces liens étroits qui posent les difficultés énormes qu’affronte le gouvernement italien pour débusquer les entreprises mafieuses, notamment en vérifiant les mouvements et les dépôts bancaires ou les appels d’offre. Le recyclage d’argent sale est une activité à part entière. On connaît les grandes filières classiques des trafics illégaux : drogues, armes, œuvres d’art volées. Mais nous avons aussi à faire à des affaires moins connues tels que le trafic de déchets industriels, la fraude aux subventions alimentaires, les grands travaux d’infrastructure et ainsi de suite. La liste des secteurs est longue voire illimitée cela va du proxénétisme aux contrôles des casinos, de la fausse monnaie au trafic d’êtres humains mais aussi plus récemment de la cybercriminalité (piratage et détournement de fonds sur Internet). Tous ces réseaux se sont bien évidemment étendus aujourd’hui au niveau international et même planétaire.

 

Conséquences

D’après un rapport récent, le produit économique des mafias italiennes représenterait environ 15% du PIB de l’Italie, soit près de 834 milliards d’Euros. La mafia n’est plus une entreprise familiale mais est devenue au fil du temps un empire financier de type multinational.

 

L’infiltration mafieuse dans la politique.

La mafia en Sicile représente un électorat important. Par une technique rôdée, elle force la population à voter pour certains partis, certaines personnes. Les politiciens, en échange de cette faveur, garantissent la protection de la mafia et de son commerce une fois au pouvoir. C’est ainsi que des pro-mafias, ou des mafieux même, accèdent à des rangs tels que celui de maire, préfet ou conseiller municipal. C’est surtout lorsqu’elle a affaire aux tribunaux que la mafia réclame son soutien aux hommes politiques. Aucune préférence en général n’est remarquée chez les mafieux en matière de partis excepté un anticommunisme fervent. Le parti de la Démocratie-chrétienne italienne fut largement sollicité par la mafia car elle occupa le pouvoir de 1947 à 1990 sans discontinuer. A ce titre, le nom de Giulio Andreotti fut cité plusieurs fois lors de procès, mais aucune preuve n’a pu être retenue contre lui, même si des représentants de la DC sur place ont été arrêtés.

 

Lutte contre la mafia

Les politiques de lutte contre cette organisation criminelle se heurtent à l’adaptabilité de ces structures souples et décentralisées, capables de délocaliser leurs activités et de diversifier leurs flux financiers sans limites dans le monde entier. Entreprendre des enquêtes transnationales et remonter les multiples filières devient alors un casse-tête pour les juges, d’autant plus que certains pays comme les paradis fiscaux ne font rien pour leur faciliter la tâche. C’est principalement dans cette optique que Interpol a été créée, elle permet de centraliser les informations pour faciliter la coopération internationale.

 

 

Autres mafias

Le terme mafia désigne avant tout l’organisation criminelle italienne, mais il est souvent utilisé pour désigner n’importe quelle organisation criminelle structurée, parmi lesquelles :