Maître chanteur – Fiche métier

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Maître chanteur

Maître chanteur

Un Meistersinger (allemand pour « maître-chanteur ») était un poète lyrique allemand des XIVe, XVe et XVIe siècles, qui a perpétué et développé les traditions du Minnesang médiéval.

 

Bref historique

Ces chanteurs, pour la plupart, ont appartenu à l’artisanat et aux classes marchandes des villes allemandes. Sont considérés comme leurs maîtres et fondateurs de la corporation douze poètes du Haut Moyen-âge allemand, dont : Wolfram von Eschenbach, Konrad von Würzburg, Reinmar von Zweter, et Heinrich Frauenlob. Ce dernier aurait fondé la première école de Maîtres-chanteurs à Mayence au début du XIVe siècle. Mais c’est seulement une tradition car d’autres écoles sont attestées au XIVe siècle dans la vallée supérieure du Rhin, à Mayence certes mais aussi à Strasbourg, à Francfort, Würzburg, à Zurich, et à Prague. Au XVe siècle, on en trouve à Augsbourg et à Nuremberg où professait Hans Sachs, le plus célèbre de tous. À cette époque, les Meistersinger sont présents dans toute l’Allemagne du sud et centrale, mais des corporations existent aussi dans le Nord, comme à Magdeburg, Breslau, Görlitz, et Danzig.

 

Organisation

Chaque corporation compte divers types de membres : le Schuler (débutant ou apprenti), le Shulfreunde (compagnon) et le maître. Le maître est un poète qui est non seulement capable d’écrire des vers sur des mélodies existantes mais aussi d’en composer de nouvelles.

Le poème est connu sous le nom Gesetz et la mélodie Weis. Dans les écoles, les chants sont interprétés sans accompagnement. Les règles de cet art sont codifiés dans la Tabulatur.

Les réunions ont eu lieu dans le Rathaus (hôtel de ville), ou le dimanche, dans l’église ; et trois fois par an (Pâques, Pentecôte et Noël), ont lieu des festivals spéciaux et concours de chant. Lors des concours ou Schulsingen, on nomme des juges, dont le Merker (marqueur), dont la tâche était de critiquer les concurrents et noter leurs erreurs contre les règles de la Tabulatur.

L’art des Maîtres chanteurs a été brillamment illustré par Richard Wagner dans son opéra Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg.

 

Quelques « maîtres » importants

Hans Sachs, le plus célébre des maîtres chanteurs

Hans Sachs, le plus célébre des maîtres chanteurs

  • Muskatblüt, vers 1380 – 1438
  • Bernkopf, appelé aussi Frauenzucht, autour de 1431, à la mort de Philipp von Ingelheim.
  • Hans Rosenplüt, « der Schnepperer » : forgeron de Nuremberg, vers 1400 – 1460, il a écrit des Jeux de Carnaval, une Ode au vin et un Eloge de Nuremberg.
  • Michael Beheim : actif entre autres à Vienne (Autriche), 1416-1474, auteur de 3 chroniques, du Livre des Viennois (1462-65 chez l’empereur Frédéric III) et une satire sur le « Prince Dracula »
  • Hans Folz (Foltz) : Médecin et barbier à Nuremberg, vers 1438-1513, il a écrit également des Jeux de Carnaval, il a réformé le chant des Maîtres de Nuremberg en encourageant la variété. À cette époque, vers 1500, il y a plus de 250 Maîtres chanteurs dans le sud de l’Allemagne.
  • Hans Sachs : 1494-1576 – Cordonnier et auteur dramatique à Nuremberg, le poète le plus universel de son temps, auteur de plus de 4 000 chants, 1 800 poèmes et 200 drames. Dans l’opéra de Richard Wagner il est présenté comme un personnage humain, large d’esprit et ouvert à la nouveauté.
  • Jörg Wickram : orfèvre et libraire, 1505-1562 (?), surnommé le « Hans Sachs du trône impérial ».
  • Cyriacus Spangenberg : théologien strasbourgeois (1528-1604), et son fils Wolfhart Spangenberg (1570-1636?). Il a écrit notamment De la Musique, de l’art du chant et du chant des maîtres
  • Adam Puschman : Breslau 1532-1600, professeur de lycée, élève de Sachs.
  • Johann Spreng : Augsburg 1524-1601, notaire, traducteur d’Homère
  • Peter Heiberger : Steyr, vers 1550-1600, auteur de deux recueil de chansons.
  • Paulus Freudenlechner : vers 1550-1616, école de chant de Wels und Eferding en Autriche, auteur d’un manuel sur le Chant des maîtres, 1691-93 (Breslau).
  • Benedict von Watt 1569-1616, a écrit en 1610 un « Livre du chant des maîtres » (avec Hans Winter, †1627)
  • Ambrosius Metzger : 1573-1632, magistrat de Nuremberg, a mis en évidence les Metamorphoses d’Ovide dans le travail des maîtres.
  • Johann Christoph Wagenseil : 1633-1705,a écrit en 1697 l’ouvrage qui a inspiré Richard Wagner dans son opéra : Von der Meistersänger holdseliger Kunst.

Dans la tradition des Meistersinger les « Douze maîtres anciens » du Minnesang sont appelés les « gekrönte Meister », les « maîtres couronnés » : Barthel Regenbogen, Walther von der Vogelweide, Wolfram von Eschenbach, Heinrich Frauenlob, Hartmann von Aue, Konrad Marner, Neidhart von Reuental und Reinmar von Zweter.

L’école de chant de Nuremberg a été dissoute en 1770. À Ulm et Memmingen (les derniers Meistersinger d’Allemagne) 50-100 ans plus tard. Des chorales d’hommes ont alors vu le jour et perpétuent en quelque sorte la tradition du chant masculin.