Pêche à la mouche (Pêcheur) – Fiche métier

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Pêche à la mouche (Pêcheur)

Pêche à la mouche

Pêche à la mouche dans la Saine (39)

 

Pêche à la mouche dans la Saine (39)

Objet

La pêche à la mouche est à la fois une activité de pleine nature, un loisir et un sport.
La pêche à la mouche permet de prendre tous types de poisson dans des milieux variés (eau douce ou eau salée, rivières ou lacs et étangs).

Malgré l’essor et la popularisation au cours des années 90 de techniques innovantes permettant de pratiquer avec succès en mer ou sur les poissons carnassiers d’eau douce, elle reste encore traditionnellement associée à la pêche de la truite, de l’ombre ou du saumon atlantique en rivière.

Cette technique de pêche de loisir est caractérisée par:

  • L’utilisation de mouches artificielles
  • L’utilisation d’une ligne, appelée soie, dont le poids et l’épaisseur sert à propulser la mouche au moyen du lancer dit « fouetté »

C’est ce mode de lancer qui distingue le plus cette technique de tous les autres modes de pêche et qui constitue sa spécificité.

 

Histoire

La première description écrite de pêche à la mouche se trouve dans le « Natura Animalium », où Claude Aelien (200 après J.C.) décrit une technique de pêche macédonienne consistant à leurrer des « poissons tachetés » (probablement des truites fario) à l’aide d’hameçons recouverts de laine rouge et cerclés de plumes de coq. Il est remarquable de constater qu’au XXIe siècle c’est la même technique, pratiquement inchangée, qui permet aux « moucheurs » de leurrer des truites en imitant Ecdyonurus venosus (éphémère de la famille des Heptagéniidés).

La deuxième référence écrite est celle de Juliana Berners (ou Barnes ou Bernes -l’orthographe des noms en vieil anglais étant très difficile à déterminer aujourd’hui-), abbesse de l’abbaye de Sopwell (Angleterre) au XVe siècle : il s’agit d’ailleurs du premier écrit sur la pêche fait par une femme. Le « Livre de St-Alban » (« Book of St-Alban ») est une sorte de guide de savoir-vivre à l’usage de la noblesse : il traite donc des trois savoirs fondamentaux qui font « un homme de qualité », à savoir d’ héraldique, de chasse (notamment de fauconnerie) et de pêche. Troisième partie du « Livre de St-Alban », le « Traité de pêche à la ligne » a été imprimé pour la première fois en 1496, mais plusieurs exemplaires manuscrits lui sont antérieurs, dont le plus ancien date de 1425. Il est aujourd’hui couramment admis qu’il s’agissait déjà de la transcription d’un ouvrage antérieur, probablement une ode issue de la Cour d’Orange. Le « Traité de pêche à la ligne » décrit parfaitement les techniques à mettre en œuvre pour fabriquer douze leurres artificiels (imitant des insectes) appelés mouches.

C’est au XVIIe siècle que la littérature consacrée à la pêche à la mouche commence à s’étoffer vraiment, notamment avec les remarquables apports de Charles Cotton et de Izaak Walton.

Pêcheur à la mouche sur la rivière Matapédia, Québec

 

Pêcheur à la mouche sur la rivière Matapédia, Québec

 

Techniques

La pêche à la mouche en eau douce peut se décomposer en trois catégories définies par ce que la mouche utilisée tente d’imiter:

  • la mouche sèche (imitation d’insectes flottants en surface)
  • la nymphe et la mouche noyée (imitation de larves ou de nymphes d’insectes aquatiques se déplaçant sur le fond ou dérivant naturellement entre deux eaux)
  • le streamer (imitation d’alevin ou de petit poisson)

En mer, elle se pratique presque exclusivement au streamer, celui-ci pouvant alors également imiter certains crustacés (crabe ou crevette par exemple).

Une « mouche » artificielle est une imitation de toute proie susceptible d’être consommée par un poisson. La dénommination (mouche) vient du fait que la technique avait initialement comme but exclusif de pêcher les poissons gobant des insectes en surface. Les pêches sub aquatiques (noyée, puis nymphe) sont venues plus tard. La dénomination « mouche » reste utilisée pour les imitations d’alevin ou de jeune poisson, même si ce ne sont pas des insectes.

Un poisson peut prendre une mouche artificielle pour plusieurs raisons:

  • La mouche imite de façon satisfaisante l’aspect visuel et/ou le comportement d’une proie que le poisson a l’habitude de manger
  • La mouche provoque, par son animation et/ou ses couleurs ou reflets, un réflexe d’agressivité du poisson

Les discussions sur le choix de la bonne mouche selon les conditions sont souvent très riches entre les passionnés.

Les mouches artificielles

Le Muddler Minnow

Le Muddler Minnow

Elles sont souvent confectionnées par le pêcheur à la mouche lui-même. Le montage de mouche est une activité à part entière qui occupe les passionés pendant de longues heures de préparation minutieuse. Cette activité nécessite, outre une grande dextérité, une bonne connaissance des comportements alimentaires des poissons recherchés et également en entomologie. On notera toutefois que certains modèles très efficaces n’imitent rien en particulier. On parle alors de « mouche d’ensemble ».

Une mouche est montée en fixant sur l’hameçon divers matériaux, naturels ou synthétiques à l’aide d’un fil de montage (ou soie de montage). Parmi les matériaux les plus utilisés on citera les plumes de coq ou de faisan, mais également de canard, les poils de lièvre, de sanglier, de cervidés (étant creux ils permettent une meilleure flottabilité des leurres) et une variété infinie de matériaux synthétiques spécialement développés pour cette activité.

L’hameçon est généralement maintenu en place dans un étau spécialement conçu pour cet usage.

 

Ethique

Le respect du poisson.

Les moucheurs se réclament d’une pratique de pêche sportive, tant par l’aspect physique qu’elle nécessite, que par un état d’esprit particulier. La graciation ou no-kill en est une des nombreuses manifestations : une proportion croissante de moucheurs remettent à l’eau volontairement la majorité de leur prise, même celles dépassant la taille légale de capture. Ce respect du poisson participe à une nouvelle approche qui séduit chaque jour d’avantage de pratiquants. Plus proche de la nature et du milieu, le moucheur profite de la pêche, de la rivière et des poissons (qu’il considère volontiers comme des partenaires de jeux) en oubliant complètement l’aspect alimentaire qui est traditionnellement lié à toute pratique halieutique.

L’image de la pêche à la mouche.

La pêche à la mouche a du mal à se départir d’une image de pêche compliquée et chère, voire snob. Outre l’originalité radicale de la pratique et de sa technique de lancer, qui nécessite beaucoup de pratique pour être maitrisée, cette réputation provient probablement du fait que les pêcheurs à la mouche utilisent beaucoup de termes anglais. Cela vient du fait que les origines modernes de cette technique sont britanniques et qu’une très grande partie du vocabulaire n’a pas été traduite.

On parle parfois de « chapeaux à plume », terme péjoratif désignant les moucheurs se considérant comme supérieur aux autres pêcheurs en raison de leur pratique, supposée plus technique, plus fine et plus aboutie que les autres.

Cet aspect élitiste est en train de disparaître grâce à la baisse du prix du matériel et à l’augmentation du nombre de pratiquant, qui sont désormais de tout niveau social.

De plus, la technique est aujourd’hui démystifiée : bien décrite et expliquée dans de nombreux livres, revues spécialisées, DVDs ou sites webs, le débutant qui souhaite commencer trouvera de nombreuses références simples et accessibles, sans compter les nombreux « clubs mouches » bien répartis sur le territoire français.

 

Matériel

Tous les adeptes de la pêche à la mouche ont besoin:

– Une canne en carbone, autrefois il s’agissait de bambou refendu, puis la fibre de verre il y a une trentaine d’années, d’un moulinet qui ne possède qu’une fonction « reserve de fil », il y en a plusieurs modèles, avec des freins à disque, des semi automatique (citons juste le fameux Vivarelli).

– La soie qui est l’élément propulseur du leurre et qu’il faut « fouetter » pour obtenir une distance de lancer, il en existe encore certaines naturelles qui demandent beaucoup d’entretien et utilisées principalement par les puristes, la plupart sont des synthétiques, elles peuvent être flottantes,plongeantes, intermédiaires,cela dépend des conditions de pêche, du poisson mais aussi des gouts ou des capacités de chacun.La pointe de la soie il y a diverse forme shooting head, double taper ou weight forward, bref cela dépend des conditions de pêche, du poisson mais aussi des gouts ou des capacités de chacun.

– Raccordé au moulinet d’un coté et à la soie de l’autre on trouve le backing qui est une réserve de fil dans le cas ou toute la soie serait sortie du moulinet (souvent avec des gros poissons), pour contiuer à combattre le poissons. Au bout de la soie on retrouve un bas de ligne (leader), qui peut être conçu avec des nylons de différents diamètres raccordés entre eux, sinon il peut s’agir d’une sorte de tresse en diamètre dégressif ou plus classiquement d’un nylon de diamètre dégressif communément appelé « queue de rat ». Enfin on retrouve fixée à l’extrémité du bas de ligne la mouche, qui sera imitative ou incitative,une nymphe, une noyée, une sèche ou un streamer.

 

Accessoires

Nombreux sont les accessoires du pêcheur à la mouche, outre le fameux « chapeau à plumes » remplacé de nos jours par une casquette ou une simple visière, l’équipement est composé d’un gilet lui-même affublé de nombreux petits outils ou accessoires. Le gilet permet de stocker les différentes boites à mouches, les bas de lignes ou les bobines de fils, les lunettes polarisantes trouveront également leurs places, elles permettront de pouvoir observer le poisson en cas de clarté de l’eau et d’ensoleillement suffisant. On pourra trouver dans le gilet une pince pour écraser un ardillon ou ôter un hameçon maladroitement planté dans un vêtement (ou dans la main), une pince coupe-fil, une aiguille pour déboucher un œillet, un produit hydrophobe pour permettre aux mouches sèches de flotter. Autre élément essentiel de l’équipement du moucheur : un pantalon de wading(WADERS) (sorte de salopette en matière imperméable qui permet de s’avancer dans le lit de la rivière) ou des cuissardes (bottes hautes).

Même lorsqu’ils pratiquent le no-kill, les moucheurs sont souvent munis d’une épuisette(à maille fine), qui leur permet de décrocher le poisson sans risquer de le blesser.