Pêche (Pêcheur) – Fiche métier

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Pêche (Pêcheur)

Pêche (halieutique)

Matériel traditionnel européen et produit de la pêche en eau douce, peints par Johannes Fabritius

 

Matériel traditionnel européen et produit de la pêche en eau douce, peints par Johannes Fabritius

La pêche est l’activité consistant à capturer des animaux aquatiques (poissons, mais aussi crustacés…) dans leur milieu naturel (océans, mers, cours d’eau, étangs, lacs, mares). Elle est pratiquée par les pêcheurs, comme loisir ou profession. Les techniques et engins de pêche sont nombreux, dépendant de l’espèce recherchée, du milieu, des bateaux. Dans le cas des cétacés (baleine, cachalot, ou dauphin encore consommé au Japon, on parlera plutôt de « chasse« . On parle aussi de chasse sous-marine pour le tir au harpon de poissons ou la collecte de crustacés) La pêche, qui semble aussi vieille que l’humanité est une source importante de protéines animales pour l’homme et une ressource économique pour de nombreux pays côtiers. Sa croissance est cependant compromise par l’épuisement des ressources naturelles lorsqu’il y a surpêche et ou destruction de l’écosystème et ou suppression des capacités reproductrices( voir toxicologie des espèces aquatiques, une science en devenir [[2]], [[3]] ). Après un report vers les espèces de grands fonds, c’est la pisciculture marine ou d’eau douce qui semble devoir se développer.

La pêche de loisir est réglementée, nécessitant dans la plupart des pays un permis et/ou une carte-pêche. La pêche professionnelle en mer l’est encore trop, notamment dans les eaux internationales peu pour protéger efficacement les ressources.

Le qualificatif halieutique. désigne la connaissance de la biologie et de l’exploitation des ressources de la pêche.

Les types de pêche

Pêche maritime et fluviale

On les distingue généralement sur un critère de salinité de l’eau, distinction qui entraîne notamment une réglementation différente. En France, on parle de la « limite de salure des eaux » qui conditionne le régime juridique entre ces deux type de pêche. Cette limite, purement administrative, découle du décret du 9 janvier 1852 sur l’exercice de la pêche. Elle devrait reposer sur la mesure physique du taux de sel mesuré, mais par exemple en camargue ce n’est pas le cas.Cette distinction, ancienne pose de grands problèmes en pratique, car bien des animaux ont la capacité de la franchir, cette barrière administrative, dans les deux sens.

Pêche professionnelle ou commerciale

Chalutier de pêche artisanale

 

Chalutier de pêche artisanale

On distingue plusieurs types de pêche professionnelles :

  • la pêche artisanale ou côtière est la plus diversifiée et occupe de nombreuses personnes. Elle concerne des bateaux de petite taille (6 à 25 mètres) et de nombreuses techniques, pour une marée durant quelques heures à plusieurs jours, avec 1 à 15 hommes d’équipage par bateau.

La pêche artisanale n’est pas forcément côtière. Un artisan est un armateur qui possède au maximum deux navires d’une longueur maximale de 24 mètres. Ce genre de navires, bien qu’artisans, font de la pêche hauturière.

  • la pêche industrielle ou hauturière fournit l’essentiel des captures en poisson et autres ressources halieutiques. Elle se déroule surtout sur des chalutiers de 30 à 50 mètres pour des marées de 10 à 15 jours (sur la plupart des plateaux continentaux et façades maritimes (dans les petites mers telle que la Méditerranée, les sorties sont souvent réduites à 24h). Le poisson est très souvent conditionné à bord. On compte 10 à 25 hommes par bateau.
  • la grande pêche se déroule en haute-mer pour des campagnes pouvant durer plusieurs mois, sur des bateaux atteignant 110 mètres de long, avec un équipage comptant jusqu’à 60 hommes dans le cas des navire-usine transformant le poisson à bord.

La pêche hauturière est effectuée par des navires de 18 à 50 mètres, qu’ils soient artisans ou industriels. Le critère est de faire plus de 96 heures de mer d’affilée. Les navires de 50 mètres sont rares en France actuellement, exceptés les thoniers océaniques, et relèvent plutôt de la grande pêche.

Du point de vue de la législation française les genres de pêche se classent ainsi:

  • Petite pêche: Absence inférieure à 24 heures.
  • Pêche côtière: Absence comprise entre 24 heures et 96 heures.
  • Pêche au large: Absence comprise entre 96 heures et 20 jours.
  • Grande pêche: Navires de jauge > 1000 tx ou absence supérieure à 20 jours pour les navires de plus de 150 tx de jauge.[1]

La pêche professionnelle en mer demande un équipement et un navire adaptés à l’espèce cible et à la haute mer. On distingue la pêche aux traînants, comme les dragues, les chaluts, la senne danoise, de la pêche aux dormants, comme les filets dérivants ou les casiers ainsi que d’autres spécialités comme la senne coulissante (ou bolinche) qui est un filet que l’on tourne autour du banc de poissons. La plupart du temps, un navire est adapté pour pêcher différents types de poissons afin d’assurer un cycle saisonnier et de suivre les différentes réglementations de pêche. Les technologies modernes permettent de faciliter les captures et d’améliorer le rendement des pêches (contrôle électronique du train de pêche, sondeurs multifaisceaux, sonars, radars, bouées de localisation par satellite ou simplement la réception de données par télécommunications par satellite en général). Ces technologies laissent de moins en moins de chance à la proie et contribuent à la surpêche.

Banc de hareng

 

Banc de hareng

Outils de pêche professionnelle :

  • outils de pêche actifs
    • engins traînants comme les chaluts de fond et les chaluts pélagiques. Ce sont des outils constitués d’un filet en forme de poche dans lequel les prises viennent se loger.
    • filets tournants sont des engins permettant d’encercler les poissons pélagiques. Ce sont représentés par la senne tournante non coulissante et la senne tournante coulissante.
  • outils de pêche passifs
    • filets sont des outils verticaux dans lesquels les prises viennent se coincer. Ils sont représentés par les filets maillants et les trémails.
    • lignes et les palangres, qui sont constituées d’un fil auquel est accroché un hameçon et un leurre ou un appât. On distingue les palangres de fond des palangres flottantes.
    • pièges, qui sont des outils passifs tels que nasses et casiers.

Pêche sportive ou de loisir

Pêche électrique

La pêche électrique, réservée aux seules autorités halieutiques compétentes, consiste à faire passer un courant de faible intensité dans le cours d’une rivière à l’aide d’une perche conductrice terminée par un anneau alimentée par une batterie. Le poisson, légèrement choqué vient alors flotter à la surface d’où il peut facilement être récupéré grâce à une épuisette. Cette technique de pêche n’est utilisée que pour réaliser des études sur les ressources halieutiques : comptage, mesures, pesée et éventuellement baguage. C’est donc une méthode à seul but scientifique et les poissons, après avoir retrouvé leurs « esprits » et avoir été ré-oxygénés sont relâchés dans leur milieu naturel.

En bateau

la palangrotte

La pêche à la palangrotte se pratique au mouillage. La palangrotte est composée d’une ligne mère et de quatre ou cinq hameçons placés au bout de brassoles espacés entre eux d’environ un mètre. Les appâts sont descendus sur le fond à l’aide d’un lest, dès que le plomb placé en bout de palangrotte touche le fond on le remonte un peu pour tendre la ligne. Cette pêche se pratique à la main ou avec une canne courte. On peut, sur un même bateau, pêcher avec plusieurs palangrottes.

En Méditerranée les poissons recherchés sont les girelles, les sarrans, les rascasses, les vieilles. C’est le mode de pêche préférentiel de la bouillabaisse.

Sur le bas de ligne sont placées à intervalle régulier plusieurs potences armées d’hameçon de taille 8 à 12.
Les appâts pour la palangrotte : Principalement des vers de mer (néréide, mourron, ver américain), des morceaux de poisson et des tronçons d’encornet.

la traîne légère

la traîne lourde

la pêche aux cormorans

Cormoran

 

Cormoran

Type de pêche pratiquée par exemple en Chine sur le lac Eir dans le Yunnan ou sur la rivière Li. Le cou du cormoran est ligaturé afin que celui-ci régurgite le poisson attrapé au pêcheur.

Sous l’eau

Une technique de pêche relativement marginale au niveau professionnelle, mais néanmoins historique, est à noter : il s’agit de celle que pratiquent les Amas, ces femmes japonaises pêchant des coquillages en apnée. Si cette tradition tend à disparaître, le fait de plonger pour se nourrir ou faire du commerce a certainement été le premier type de pêche. On trouve des traces de cette activité datant de la préhistoire en Méditerranée, en Corée et en Terre de feu. Aujourd’hui, il s’agit majoritairement d’un loisir ou d’un sport. Voir l’article Chasse sous-marine.

Réglementation

Internationale

Communautaire (Union Européene)

845 règlements et décisions communautaires concernent la pêche professionnelle maritime, que l’on trouve sous forme de textes consolidés ici[[4]]

La politique commune de la pêche est entrée en vigueur en 1983.

Organisation commune du marché des produits de la pêche et de l’aquaculture

Créée dans le cadre de la PAC, elle comprend quatre éléments :

  • les normes communes de commercialisation des produits de la pêche (qualité, emballage, étiquetage) ;
  • les organisations de producteurs destinées à contribuer à la stabilisation des marchés ;
  • le soutien des prix, qui fixe des minimums au-dessous desquels il est interdit de vendre les produits de la pêche ;
  • des règlements portant sur le commerce avec les pays tiers.

Le 12 juillet 2005, la Cour de justice européenne a condamné, à la demande de la Commission européenne, la France à une amende pour violation de la législation communautaire concernant la protection des stocks de poissons risquant de disparaître. La France doit régler une somme forfaitaire de 20 millions d’euros pour avoir failli « de façon grave et persistante à ses obligations communautaires en matière de pêche« . Elle doit aussi payer 57,8 millions d’euros supplémentaires pour chaque période de violation de six mois en plus.

Nationale

Tous les pays disposent d’une réglementation particulière.

La réglementation de la pêche, en France, relève du ministère de l’Environnement et du Ministère de l’agriculture et de la pêche.
On peut notamment citer :

  • le permis de pêche
  • les licences de pêche
  • les autorisations de pêche
  • les engins de pêche
  • la fixation de la maille par espèce
  • la liste des espèces protégées
  • la liste des espèces indésirables

voir aussi zone économique exclusive

Au niveau national, les pêcheurs maritimes professionnels disposent conformément à la loi du 2 mai 1991 d’une organisation représentative chargée entre autre d’informer les pêcheurs en matière de réglementation.

Au niveau local

En France, les pêcheurs professionnels se sont toujours imposés eux-mêmes une réglementation adaptée aux spécificités de chaque zone, notamment en Méditerranée au travers des prud’homies de pêcheurs mais également au travers d’organisations issues de la loi du 2 mai 1991 qui sont les Comités régionaux et locaux des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM et CLPMEM).

Aspects économiques

Chalutier à quai

 

Chalutier à quai

Selon les statistiques de la FAO, le total des pêches mondiales en 2000 est estimé à 142,5 millions de tonnes dont 96,7 destinées à l’alimentation humaine, soit une disponibilité de 16,2 kg par habitant. En 2004, la production a encore augmenté avec 155,8 millions de tonnes[2].

Sur ce total de 130,4 millions de tonnes, 94,8 sont dues à des captures (pêche continentale ou marine) et 35,6 (soit 27 %) sont la production de l’aquaculture. L’exploitation sur les poissons des grands fonds s’est sensiblement accrue mais le total des captures est en régression. La production de poisson est en constante augmentation depuis les années 1950[3].

La Chine est le premier producteur mondial avec 41,6 millions de tonnes en 2000 (dont 24,6 millions de tonnes, soit 60 %, provenant de l’aquaculture). Ces chiffres, en forte progression, sont considérés comme surestimés.

Pour les pêches de capture, les principaux pays producteurs en l’an 2000, ont été, dans l’ordre décroissant, la Chine, le Pérou, le Japon, les États-Unis, le Chili, l’Indonésie, la Russie et l’Inde[4].

Les principales espèces pêchées ont été en 2000 :

  • l’anchois du Pérou, 11,3 millions de tonnes ;
  • le lieu d’Alaska, 3,0 ;
  • le hareng de l’Atlantique, 2,4 ;
  • le listao (thon tropical), 1,9 ;
  • l’anchois du Japon, 1,7 ;
  • le chinchard du Chili, 1,5 ;
  • le poisson sabre commun, 1,5 ;
  • le maquereau espagnol, 1,5 ;
  • le capelan, 1,5 ;
  • le merlan bleu, 1,4.

En France, selon les chiffres de l’Ofimer (2004), le secteur de la pêche emploie 21  000 marins pour 6  000 navires. 40 criées réparties le long du littoral gèrent les produits pêchés, d’une valeur globale de 1,12 milliards d’euros. Ceux-ci sont distribués par 380 entreprises de mareyage et 290 entreprises de transformation.

cependant que les poissons proviennent d’eau douce ou d’eau de mer,ils doivent pour être mis sur le marché respecter ceci [[5]], et ceci [[6]] il semble que ces législations soient mieux respectées en eau de mer qu’en eau douce. L’accompagnement des filières nécessaires pour leur permettre de respecter l’évolution législative ne semble pas en France avoir eu lieu.

Aspects écologiques

Gardiens des mers

Une grande partie des pêcheurs vont devenir des gardiens des mers en particulier sur les 30% des océans dédiés au renouvellement des populations.

Citations

<<Donnes un poisson à un homme, tu le nourris pour un jour. Apprends-lui à pêcher, tu le nourris pour toujours.>> Lao-Tseu