Sage-femme – Fiche métier

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Sage-femme

Sage-femme

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Dans les sociétés industrialisées, il s’agit d’une profession médicale à part entière — médicale lorsque la sage-femme a le droit de prescrire (cas de la France).

 

 

Définition

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la sage-femme comme :

« Une personne qui a suivi un programme de formation reconnu dans son pays, a réussi avec succès les études afférentes et a acquis les qualifications nécessaires pour être reconnue ou licenciée en tant que sage-femme. Elle doit être en mesure de donner la supervision, les soins et les conseils à la femme enceinte, en travail et en période post-partum, d’aider lors d’accouchement sous sa responsabilité et prodiguer des soins aux nouveau-nés et aux nourrissons. Ses soins incluent des mesures préventives, le dépistage des conditions anormales chez la mère et l’enfant, le recours à l’assistance médicale en cas de besoin et l’exécution de certaines mesures d’urgence en l’absence d’un médecin. Elle joue un rôle important en éducation sanitaire, non seulement pour les patientes, mais pour la famille et la préparation au rôle de parents et doit s’étendre dans certaines sphères de la gynécologie, de la planification familiale et des soins à donner à l’enfant. La sage-femme peut pratiquer en milieu hospitalier, en clinique, à domicile ou en tout autre endroit ou sa présence est requise. »

Cette définition est souvent présentée comme la définition internationale de la sage-femme.

 

Historique

 

Depuis l’Antiquité

Figurine représentant une sage-femme et une femme en train d'accoucher, provenant de Chypre, début du Ve s. av. J.-C.

Figurine représentant une sage-femme et une femme en train d’accoucher, provenant de Chypre, début du Ve s. av. J.-C.

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Historiquement, la profession de sage-femme (midwife/midwife nurse en anglais) aura été une des rares dominée par des praticiennes. Depuis Agnodice en Grèce antique, la prise en charge des femmes enceintes et des parturientes (femmes en travail) a été considérée comme relevant essentiellement du cercle féminin.

 

Moyen Âge et Renaissance

Avant la création de cette profession, les accouchements étaient assistés par des femmes appelées des matrones. En France, dans les registres paroissiaux, on rencontrait également le terme « sage-femme » pour désigner la matrone (par exemple dans le cas où elle avait dû ondoyer le nouveau-né) ou encore, de façon très marginale, celui d’« obstétrice ».

Il est possible que la restriction aux hommes d’exercer soit liée au besoin de conserver les possibles écarts des filles-mères sous secret, et aussi à une perception puritaine de tout ce qui touche à l’appareil génital féminin. Il était alors fréquent que une fille mère dissimule sa grossesse au profit de sa mère et que la sage-femme soit alors la seule confidente du secret familial. Dans des sociétés machistes, où la femme est, pour des raisons religieuses essentiellement, encore vue parfois comme l’instrument du malin et où la réputation des femmes a une valeur en soi, la sage femme se devait alors d’être une femme.

Le 22 décembre 1779, la première sage-femme exerçant à l’Hôtel-Dieu de Montmorency (Val-d’Oise) est nommée. Il s’agit d’Élisabeth Bourgeois, femme du sieur Baudrang, chirurgien de l’Hôtel-Dieu.

 

Aujourd’hui

Au XVIIIe siècle, une division s’est faite entre la pratique chirurgicale (qui relevait, elle, du chirurgien), et celle des sages-femmes. L’essor de la science, associé peut-être à un certain mépris, voyait dans la pratique ancestrale et prétendument folklorique des sages-femmes un art moins efficace et sûr. Au XIXe siècle, en Angleterre, la plupart des naissances étaient assistées par un chirurgien.

 

Nouvelles tendances

La profession de sage-femme, une des plus anciennes qui soit, est aussi une des plus méconnues du grand public.

Ce défaut de connaissance s’explique sans doute par un défaut de reconnaissance : blottie au carrefour de plusieurs professions, il semblerait que le sage-femme ait peiné à délimiter son propre espace, son propre champ de compétences.

Depuis 1982, en France, la profession s’est ouverte aux hommes sages-femmes. Les termes de « maïeuticien » et d’« accoucheur » figurent également dans le dictionnaire, mais « sage-femme » reste l’appellation la plus courante pour les praticiens des deux sexes ( l’étymologie du mot « sage-femme » signifiant  » qui possède la connaissance de la femme »; ainsi, les hommes peuvent aussi bien utiliser cette dénomination).

Il s’agit d’une profession médicale à compétence définie (et non pas limitée, ce terme ne figurant à aucun moment dans la législation française).

En France, pour devenir sage-femme, il faut désormais faire une première année de médecine (PCEM1), passer le concours et étudier quatre ans à l’école. Ainsi, sur le plan universitaire, en France, le défi actuel est d’intégrer les acquis de la formation des Sages-Femmes au système LMD (Licence-Master-Doctorat) et d’encourager les voies de la recherche par ce biais. L’objectif du conseil de l’ordre est donc d’obtenir pour tout diplôme d’État une équivalence master, soit baccalauréat+ 5.

 

Étymologie du terme

 

Une étymologie d’abord contestée

En Grèce antique, on parlait de maïeutique, ou l’art d’accoucher, qui avec le temps et sous l’influence de Socrate a fini par désigner un mode d’échange philosophique.

Dans sage-femme, le mot femme fait référence à la femme qui a pour métier d’accoucher les autres. Et pourtant l’origine exacte du mot composé reste contestée. Historiquement, il semble que l’expression se réfère non pas à la praticienne mais à la parturiente: lorsque la femme allait accoucher, on considérait jadis qu’elle était à l’orée d’un nouveau savoir et que l’acte de mettre au monde constituait en soi la frontière vers cette connaissance.

Une autre position est celle d’appliquer le terme à la praticienne elle-même, c’est d’ailleurs la seule retenue de nos jours puisqu’elle désigne une profession.

Cet emploi fait donc la synthèse des deux usages vus précédemment: femme restant ainsi impersonnel, il ne fait donc pas état du sexe du praticien.

 

Depuis, une position tranchée

Sage-femme n.f. est attesté sous cette forme en 1212

On trouve aussi les variantes « femme sage » ainsi que « sage-mère » (XIVe siècle) et « mère sage » (1609). Le mot est composé de « sage » signifiant « expert, habile dans son art » (1155, « sage » en ce sens) et de « femme » […] la profession s’ouvrant aux hommes (depuis 1982), on a proposé « sage-homme », « matron » (sur le féminin « matrone »), « maïeuticien » (proposé par l’Académie) ou « maïeutiste » (hellénismes savants), « parturologue », termes finalement écartés au bénéfice de « sage-femme » pour les deux sexes malgré la bizarrerie de l’expression appliquée à un homme. »

(Le Robert – Dictionnaire historique de la langue française – Alain Rey et coll., Paris 1992).

Maïeuticien et accoucheur sont les appellations préconisées pour les hommes exerçant le métier de sage-femme (en France : moins de 300, face à 15 500 femmes). Le terme maïeuticienne est en revanche considéré comme un barbarisme. On rencontre également sage-femme homme, homme sage-femme ou sage-homme.

Le pluriel de sage-femme est sages-femmes.

 

Particularités universitaires selon les pays

 

Sage-femme au Canada

 

Sage-femme au Québec

Présentement, seule l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) offre le programme de baccalauréat en pratique sage-femme, d’une durée de 4 ans (130 crédits). Le programme est contingenté à 24 étudiants par année.

La profession de sage-femme est réglementée depuis 1999 au Québec, après plusieurs années de projet-pilote avec des maisons de naissance. Les derniers détails d’assurance permettant aux sage-femmes de suivre des accouchements à domicile ont été réglés en avril 2005. Il faut faire partie de l’ordre des sages-femmes du Québec (lien) pour avoir droit de porter le titre.

 

Sage-femme en Suisse

Depuis la signature des accords de Bolognes par la Suisse, le diplôme de sage-femme est reconnu par les pays européens. La profession reste cependant un métier para-médical au même titre qu’infirmière. En suisse Romande il existe deux façons de devenir sage-femme. La première est d’intégrer la filière sage-femme de La Haute École de Santé de Genève ( HEdS )(lien). Cette école accueille une vingtaine d’élèves chaque année. Ce cursus dure 4 ans et abouti à un diplôme Bachelor. La seconde est d’intégrer l’école de Lausanne, celle-ci dure 2 ans et requiert déjà le diplôme d’infirmière.

 

Sage-femme aux États-Unis

Il existe deux voies pour devenir sage-femme aux États-Unis : celle des infirmières sages-femmes, et celle des sages-femmes.

 

Infirmière sage-femme

Aux États-Unis, les infirmières sage-femmes sont des infirmières puéricultrices, ayant suivi une formation complémentaire pour deux années supplémentaires, soit en maîtrise, pour se spécialiser comme sages-femmes.

 

Sage-femme : voie directe

Leur formation varie selon le mode d’obtention du diplome : certaines sont diplomées directement d’une école de sage-femme, qui offre diverses formations de taille et de nature différentes. Certaines choisissent de s’inscrire au Collège des infirmières sages-femmes (American College of Nurse-Midwives ou ACNM): toutes les sages-femmes qui empruntent cette voie doivent ensuite passer le même certificat d’aptitude : les autres acquièrent le statut de sage-femme à l’ancienneté.

 

 

 

Sage-femme en France

 

Un cursus en cinq ans en France

Depuis 1992 à Grenoble et depuis 2002 en France, le concours d’entrée en école de sages-femmes est commun à celui de médecine. Les sages-femmes bénificient en outre d’un accès aux masters de Santé. Malgré les cinq années d’études nécessaires, le diplôme de sage-femme n’a qu’une équivalence avec la licence, soit un bac +3.

À noter que, malgré les particularités dans la formation des sages-femmes au niveau national, tout diplôme d’État obtenu dans un pays européen est valable dans n’importe quel autre pays européen, malgré les disparités de formations.

 

Le champ de compétences de la sage-femme

Matrone à la maternité de Niodior (Sénégal)

Matrone à la maternité de Niodior (Sénégal)

Traditionnellement, la sage-femme est une femme qui aide à l’accouchement.

Traditionnellement, la sage-femme est une femme ou un homme qui aide à l’accouchement.

Dans les sociétés industrialisées, il s’agit d’une profession médicale ou paramédicale à part entière — médicale lorsque la sage-femme a le droit de prescrire (cas de la France : arrêté du 23 février 2004 modifié par l’arrêté du 12 octobre 2005 fixant la liste des médicaments que peuvent prescrire les sages-femmes), paramédicale lorsqu’elle ne peut qu’appliquer la prescription d’un médecin (cas de la Belgique où seuls les médecins et les dentistes ont le droit de prescrire en médecine humaine).

En France, elle répond à la définition suivante :

  • Exerçant une profession médicale, la sage-femme assure, en toute autonomie, le diagnostic, la déclaration (L. 2004-806 du 9 août 2004 art. 101-1) et la surveillance de la grossesse normale, du travail et de l’accouchement, ainsi que celle de la mère et de l’enfant après l’accouchement.
  • Elle pratique les examens cliniques et para-cliniques nécessaires (échographie, …) et participe activement à toutes actions de prévention dans le domaine de la santé. Elle prescrit les examens et thérapeutiques (médicament, vaccin,…) nécessaires au bon déroulement de la grossesse, de l’accouchement, des suites de couches.
  • En cas de pathologie, elle exerce en collaboration avec le médecin obstétricien, l’anesthésiste et le pédiatre.
  • Par ailleurs, l’exercice de la profession de sage-femme ne se réduit pas à la pratique des accouchements. La sage-femme assure aussi la surveillance prénatale, la préparation à l’accouchement de la femme enceinte et le suivi à domicile des femmes et des nouveau-nés en cas de sortie précoce de la maternité jusqu’au septième jour qui suit l’accouchement.
  • Elle pratique également les consultations, les échographies obstétricales, y compris dans le cadre du diagnostic prénatal. Elle pratique également la consultation postnatale (L. 2004-806 du 9 août 2004 art. 101-2)
  • la sage-femme assure les suivis des grossesses pathologiques en cabinet ou à domicile.
  • Elle surveille, conseille, accompagne la mère et l’enfant après la naissance. Elle pratique aussi la rééducation uro-gynécologique des patientes. Elle conseille les couples et participe au suivi des différents modes de contraception. Elle peut prescrire une contraception hormonale (sauf le dispositif intra-utérin)en post-partumn, lors de la consultation post-natale ou après une interruption volontaire de grossesse (Arrêté du 23 février 2004 modifié par l’arrêté du 12 octobre 2005).
  • Elle peut aussi avoir une place active dans les services d’orthogénie, de gynécologie, de procréation médicalement assistée.
  • Enfin, comme les autres professions médicales, les sages-femmes relèvent d’un code déontologique professionnel et doivent justifier, pour pouvoir exercer, de leur inscription au tableau du conseil national de l’ordre des sages-femmes.

 

Code déontologique

Le premier alinéa de l’article R.4127-325 du Code de la santé publique dispose que, dès lors qu’elle a accepté de répondre à une demande, la sage-femme s’engage à assurer personnellement avec conscience et dévouement les soins conformes aux données scientifiques du moment que requièrent la patiente et le nouveau-né. Le caractère personnel de l’exercice de la profession de sage-femme et la notion de responsabilité sont intimement liés. Voici les chapitres du Code de la santé publique relatifs aux sages-femmes (modifié par le décret 2006-1268 du 17 octobre 2006) :

CODE DE LA SANTÉ PUBLIQUE

Professions de santé → Organisation des professions médicales → Déontologie

Section 3 : Code de déontologie des sages-femmes

  • Devoirs généraux des sages-femmes
  • Devoirs envers les patientes et les nouveau-nés
  • Règles particulières aux différentes formes d’exercice
  • Devoirs de confraternité
  • Devoirs vis-à-vis des membres des autres professions de santé
  • Dispositions diverses

 

Sage-femme au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, les sages-femmes pratiquent la plupart des accouchements selon des modalités différentes.

Certaines suivent une formation de dix-huit mois (degree classification) après l’obtention de leur diplôme d’infirmière. D’autres suivent une formation plus indépendante de trois ans. Toutes les sages-femmes doivent se référencer au Nursing and Midwifery Council.