Sculpture sur bois (Sculpteur) – Fiche métier

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Sculpture sur bois (Sculpteur)

Sculpture sur bois

 
Le sculpteur sur bois.

 

Le sculpteur sur bois.

Utilisation du rabot à main par le sculpteur pour dégauchir la pièce de bois d'un futur bas relief.

 

Utilisation du rabot à main par le sculpteur pour dégauchir la pièce de bois d’un futur bas relief.

Travail avec une gouge coudée pour accéder aux zones concaves.

 

Travail avec une gouge coudée pour accéder aux zones concaves.

Travail avec une gouge contre coudée pour accéder aux zones convexes.

 

Travail avec une gouge contre coudée pour accéder aux zones convexes.

Ciseaux de sculpture. De gauche à droite : Gouge contre coudée - Gouge cuiller - Gouge standard - Gouge méplate - Gouge à bretter - Fermoir.

 

Ciseaux de sculpture. De gauche à droite : Gouge contre coudée – Gouge cuiller – Gouge standard – Gouge méplate – Gouge à bretter – Fermoir.

Sculpture en cours sur une colonne de lutrin.

 

Sculpture en cours sur une colonne de lutrin.

La sculpture est une œuvre que l’on obtient en retirant de la matière. Le bois est très probablement le premier matériau utilisé pour la sculpture. Il n’en reste malheureusement aucune trace (du passé lointain) car c’est une matière qui ne résiste pas aux outrages du temps.

La sculpture sur bois se différencie des autres matières utilisées dans cette discipline à plusieurs raisons :

  • Il faut souvent préparer le bois en assemblant différents morceaux. Ces morceaux sont assemblés différemment selon que l’on désire réaliser un bas relief ou une sculpture statuaire (ronde-bosse). L’assemblage du bois est calculé de manière à éviter les jeux à venir (fissures, voire casses par rétraction ou dilatation du bois en fonction du taux d’humidité).
  • Les finitions pour bois sont spécifiques et très variées. Elles permettent une véritable mise en valeur du bois autant que du sujet sculpté. La cire d’abeille est la plus connue des finitions mais elle est la plus simple. Le vernis tampon est longue à mettre en application, environ 15 jours, mais fait ressortir le veinage du bois et donne à ce dernier l’impression de devenir un miroir. La dorure à l’or, par plaquage de feuilles d’or nécessite plus de 14 opérations et donne une finition très stylée). il existe beaucoup d’autres finitions : l’huile siccativée, la cire carbamex, la teinture aux ocres naturelles, la gomme laque, le vernis de Saint Petersbourg, l’huile de Jong, etc. Chacune a sa spécificité et donne à l’œuvre son message définitif.

On reconnait plusieurs étapes de la sculpture sur bois, exemple pour un bas relief :

  • le traçage d’ébauche qui consiste à reproduire à l’aide d’un crayon, le motif dans sa globalité, sur la pièce de bois. Il faut tracer avec une surcote les volumes enveloppants du sujet. Selon la dimension du sujet on peut utiliser une craie.
  • l’ébauche qui consiste à lever un fond autour du sujet avec la défonceuse portative ou à la main

en laissant une surcote autour du sujet.

  • l’épannelage qui consiste à descendre les hauteurs par des plans successifs avec les gouges méplates et le burin.
  • le tracé d’épannelage consistant à retracer le motif précisément sur la pièce de bois.
  • la frappe : avec les gouges et outils de sculpteur, découper verticalement et précisément le sujet sans marquer les fonds. La découpe doit être franche et nette.
  • recherche du modelé. Cette étape consiste à galber les volumes et réaliser les mises en formes des courbes et des galbes.
  • la finition : cette étape consiste à réaliser les brettés (nervures des feuilles par exemple) avec une gouge très creuse et fine. Eliminer les facettes et assouplir les galbes avec un racloir de sculpteur. Nettoyer la pièce de bois de toutes ses échardes.

Une fois la sculpture achevée elle est protégée et embellit à l’aide de produits de finition.

 

Les outils du sculpteur

Les sculpteurs ont de nombreux outils, mais ils acquièrent ceux-ci au-fur-et-à-mesure de leur évolution technique. Parmi les outils on peut citer :

 

Outils traditionnels

  • Le maillet de sculpture généralement en charme. Il existe plusieurs modèles de poids différents en fonction du travail à réaliser (ébauche, épannage, finition)…
  • L’établi est généralement en hêtre, ce bois absorbant les vibrations de manière optimale.
  • Les ciseaux plats (fermoirs et nérons) permettent de parfaire le surfaçage.
  • Les gouges méplates (évitent de retirer trop de matière à la fois lorsque l’on est proche du niveau final d’évidage).
  • Les gouges standard (outil de base, ont de très nombreuses fonctions dont celles d’évider la matière principalement).
  • Les gouges à bretter sont très creuses et ont les côtés remontants. Elles sont très polyvalentes.
  • Les gouges coudées permettent de travailler dans les zones concaves (creuses).
  • Les gouges contre coudées permettent de travailler dans les zones convexes.
  • Les gouges cuillère (ou cuiller) permettent de travailler dans les zones concaves tout en restant dans le sens du fil du bois.
  • Les burins droits servent à dessiner, à graver, à former certains motifs (grains d’épis de blé par exemple).
  • Les burins cuiller ont la même fonction que les burins droits mais permettent d’accéder aux zones convexes afin de travailler dans le sens du fil du bois.
  • Les rifloirs sont de petites râpes qui permettent de finir certaines formes ou de donner un rendu particulier à certains détails minutieux.
  • Les racloirs sont des pièces souvent métalliques spécifiquement affutées afin de parfaire très minutieusement les fonds plats des bas et haut reliefs. Ils possèdent des formes variées en fonction des zones à travailler. Certains sculpteurs utilisent à cette fin du verre fraichement coupé mais ce procédé n’est pas pratique et peut même s’avérer dangereux. Les racloirs sont assez tranchants et on peut utiliser un porte racloir pour plus de confort d’utilisation.
  • L’affiloir est l’outil qui permet d’affuter les racloirs.
  • Le trusquin est un outil ingénieux qui permet de reporter un tracé sur une face en restant parallèle au côté de la pièce à travailler. Il est équipé d’une roue qui marque le bois.
  • Les wastringues sont des outils polyvalents qui servent à racler, façonner les zones courbes ou galbées. Elles servent également à chanfreiner, arrondir ou aplanir le bois selon la forme de la lame de l’outil. elles permettent une très grande précision de finition même sur les bois les plus difficiles grâce à l’affutage à angle faible de la lame (20-25°)
  • Le tarabiscot est l’ancêtre (manuel) de la défonceuse. Il permet la réalisation de moulures « faites main ». Il fait encore mouche de nos jours de par la qualité de cet outil et le plaisir qu’il procure à son utilisateur.
  • Le rabot manuel permet de préparer les bois de manière optimale grâce à ses capacités de coupe jusqu’à 1/10ème de millimètre par passe.

 

Outils contemporains

De nos jours, surtout depuis l’invention de l’électricité et la mécanisation, de nouvelles machines sont apparues dans le domaine de la sculpture. Certains de ces outils sont très intéressants et apportent une véritable valeur ajoutée au travail de sculpture, mais en revanche, d’autres sont plus fantaisistes et font du tord à la sculpture lorsqu’elles ne sont utilisées qu’à des fins de productivité accrues (machines à reproduire)…

Parmi les outils remarquables, qui ont contribué à faire évoluer positivement la sculpture sur bois en n’enlevant rien à la valeur artistique des œuvres réalisées, nous pouvons citer :

  • Le touret sert à affuter les ciseaux et autres outils de sculpture nécessitant un tranchant parfait. Actuellement le système « Koch » est incontestablement le mieux placé pour effectuer des affutages parfaits sans risques de détrempages et surtout sans avoir à réaliser le démorfilage.
  • La défonceuse portative, outil très polyvalent qui permet de moulurer et rainer. Elle permet aussi de réaliser en partie l’épannelage des bas-reliefs à condition de garder une surcôte à finir au ciseau. Cette machine permet de réaliser aussi les tenons mortaises, le calibrage de certaines pièces à l’aide d’un gabarit en contreplaqué.
  • La scie à ruban permet de déligner les plateaux de bois bruts, c’est-à-dire d’en tirer l’aubier. Elle permet aussi de chantourner certaine pièces pour lesquelles une forme extérieure particulière est nécessaire. Elle sert également à réaliser la partie menuiserie des artisans sculpteurs.
  • La rabot dégauchisseuse est une machine très puissante qui permet de dégauchir des pièces de bois brut, de mettre à l’équerre les chants de ces mêmes bois, et de préparer les pièces de bois nécessaires à la création de panneaux (principalement pour les bas et haut reliefs), de carrelets (pour la création de ronde bosse), de colonnes, de poutres, de linteaux…
  • Les machines à transmission flexible peuvent aider en sculpture mais leur efficacité est discutée. De plus, la manière traditionnelle de sculpter est un honneur pour le sculpteur que rien ne saurait lui ravir.
  • Les disques à sculpter servent à ébaucher des sculptures statuaires généralement monumentales. Il s’agit de disques que l’on monte sur une ébarbeuse et qui contiennent deux ou trois pastilles tranchantes en carbure. Grâce à une vitesse de rotation élevée, ces disques sont redoutablement efficaces dans l’effort de coupe des bois massifs tendres ou durs.